Le chef de l’AIEA, Mohammed el-Baradei, a plaidé hier en faveur d’un Moyen-Orient dénucléarisé auprès des responsables israéliens qui ont exprimé leurs craintes des ambitions nucléaires de l’Iran. M. el-Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’Énergie atomique, a déclaré que ses interlocuteurs israéliens lui avaient exprimé leurs inquiétudes au sujet du programme nucléaire iranien sur lequel l’AIEA enquête depuis février 2003. « Les Israéliens ont exprimé leurs craintes à propos de l’Iran », a-t-il déclaré aux journalistes après un entretien à Tel-Aviv avec le président de la Commission israélienne de l’énergie atomique Gideon Franck. Avant cet entretien, le chef de l’AIEA avait indiqué que ses discussions porteraient sur « toutes les questions ayant trait aux inquiétudes liées à la prolifération au Moyen-Orient. Si certains veulent soulever la question iranienne, je leur dirai où nous en sommes et ce que nous faisons ». M. el-Baradei est arrivé mardi soir en Israël et a reconnu d’emblée ne « pas se faire d’illusions » sur une percée dans ses efforts visant à convaincre l’État juif de révéler ses secrets nucléaires et à faire du Moyen-Orient une région dénucléarisée. D’ailleurs, juste avant son arrivée, le Premier ministre Ariel Sharon avait indiqué que son pays, le seul de la région censé détenir l’arme atomique, maintiendrait sa politique d’ambiguïté. M. el-Baradei, qui rencontrera aujourd’hui le Premier ministre israélien, va tenter de le presser de conclure un accord aux termes duquel Israël informerait l’AIEA de ses importations et exportations de matériaux liés au nucléaire. Shalom à Washington Mardi, à Washington, le chef de la diplomatie israélienne Sylvan Shalom et son homologue américain Colin Powell ont pointé du doigt le programme nucléaire de l’Iran. Israël a menacé à plusieurs reprises de détruire les installations nucléaires iraniennes s’il estime que l’état des recherches de Téhéran est arrivé à un point d’avancement tel que l’Iran sera assuré d’avoir la bombe. Le ministre iranien de la Défense Ali Chamkhani a averti qu’une attaque contre les installations nucléaires conduirait son pays à renoncer à tous ses engagements vis-à-vis de l’AIEA.