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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Seconde audience publique pour l’intellectuel dissident En plein tribunal, Aghajari revient à la charge contre le clergé

L’intellectuel iranien Hachem Aghajari s’est défendu hier devant le tribunal de Téhéran d’avoir insulté l’islam, affirmant qu’il avait seulement posé des questions sur le rôle du clergé, alors que la justice a dit vouloir fermer rapidement le dossier dans l’intérêt du régime. Lors de la seconde audience publique du nouveau procès organisé contre lui à Téhéran, M. Aghajari, vétéran de la guerre Iran-Irak, qui a perdu une jambe au combat, a défendu son discours prononcé en 2002 à Hamédan durant lequel il avait notamment affirmé que les musulmans n’étaient pas des singes pour suivre aveuglément un chef religieux. « Lorsqu’on critique quelque chose, cela ne veut pas dire qu’on l’insulte », a déclaré M. Aghajari. « Je considère les (douze) imams (qui ont succédé à Mahomet, selon la tradition chiite), le Coran et le prophète comme étant sacrés, mais le clergé ne l’est pas. J’ai seulement critiqué le clergé, mais je ne l’ai pas insulté », a-t-il ajouté. « Je crois à la République islamique d’Iran. Je suis un intellectuel religieux, et ce que je dis sur l’islam moderne, c’est qu’il y a un risque de fondamentalisme comme on le voit avec les talibans et Oussama Ben Laden », a-t-il expliqué. « Je n’ai jamais dit que les fondamentalistes sont dans le régime » iranien, a dit encore M. Aghajari. Samedi, M. Aghajari a été officiellement « accusé d’insulte aux principes religieux sacrés et à l’islam », « de propagande contre le régime islamique » et de « diffusion de fausses nouvelles afin de perturber l’ordre public », mais le représentant du procureur de Téhéran a abandonné l’accusation d’apostasie contre lui. M. Aghajari est passible d’une peine de cinq à dix ans de prison. « Dès le début, j’ai dit que cette affaire était une action contre les réformes (engagées par le président Mohammed Khatami). Vous dites que je parle de politique, mais tout ce que j’ai dit n’était pas politique », a rétorqué M. Aghajari au juge, Mohammed Eslami, qui l’a interrompu à plusieurs reprises pour lui demander de « ne pas s’écarter du sujet ». Dans la petite salle du tribunal, sa femme, d’autres membres de sa famille, des amis ainsi qu’une poignée de journalistes ont pu suivre les débats. « Lorsque j’ai parlé de singe, je ne faisais pas référence aux sources d’imitation » et à ceux qui les suivent, a-t-il répondu au juge qui lui demandait de préciser ce qu’il avait voulu dire à Hamedan en disant que les musulmans « ne sont pas des singes pour suivre aveuglément un chef religieux ». Selon l’islam chiite, les musulmans suivent un « marja » (source d’imitation) : un grand ayatollah qui donne ses avis sur les choses de la vie et que les fidèles doivent imiter. M. Aghajari a précisé qu’en tant que musulman chiite, il avait choisi l’imam Khomeyni, le fondateur de la République islamique comme marja, mais que depuis la mort de ce dernier, il suivait le grand ayatollah dissident Hossein-Ali Montazeri. Ce dernier a été écarté de son poste de successeur désigné de l’imam Khomeyni en 1988 pour ses critiques contre le pouvoir, notamment la répression dans les prisons. Le juge Eslami a indiqué que le verdict pourrait être rendu jeudi ou vendredi. Hachem Aghajari est arrivé au tribunal avec des béquilles et sans sa jambe en bois.
L’intellectuel iranien Hachem Aghajari s’est défendu hier devant le tribunal de Téhéran d’avoir insulté l’islam, affirmant qu’il avait seulement posé des questions sur le rôle du clergé, alors que la justice a dit vouloir fermer rapidement le dossier dans l’intérêt du régime.
Lors de la seconde audience publique du nouveau procès organisé contre lui à Téhéran, M....