Rechercher
Rechercher

Actualités

Les survivants du massacre de Halabja n’ont pas oublié et refusent de pardonner

Les survivants du massacre à l’arme chimique de 1988 à Halabja, dans le Kurdistan irakien, disent n’avoir qu’un seul souhait : voir Saddam Hussein jugé dans la localité martyre qui a perdu en une seule journée 5 000 de ses enfants. L’image de Saddam Hussein mis en accusation par un juge irakien, entre autres pour ce massacre qu’il continue de nier, n’est pas suffisante pour consoler les habitants, dont beaucoup portent toujours dans leur corps les marques du crime. « Exécuter Saddam Hussein serait peu. Nous voulons le voir subir rien qu’un peu de ce que nous avons subi », dit Lokman Abdel Kader Mohammed, qui a perdu six membres de sa famille le 16 mars 1988 lorsque la vapeur des gaz mortels a enveloppé la localité. Portant encore sur le visage la marque indélébile du gaz mortel, M. Mohammed, militant d’une association qui veut interdire l’usage des armes chimiques, s’est rendu en matinée sur le mémorial dressé à l’entrée de la localité pour « ne pas oublier » le massacre. « Ça ne sert à rien de juger Saddam Hussein à Bagdad. Il faut le juger ici devant les victimes de ses atrocités et le lapider sur place », renchérit Khadija Saïd Mohammed Amra, 61 ans, qui a perdu six de ses enfants dans l’attaque exécutée par Ali Hassan al-Majid, cousin et proche collaborateur de Saddam Hussein, qui lui vaut son surnom d’» Ali le Chimique ». « Nous voulons voir Saddam et Ali le Chimique jugés dans le Kurdistan car c’est ici qu’ils ont commis leurs crimes les plus odieux », affirme sur le même ton Mohammed Saleh Fattah, chargé de rédiger un rapport sur l’état de la population pour le compte du ministère des Droits de l’homme à Bagdad. Une autre victime du massacre va plus loin en recommandant aux organisations de défense des droits de l’homme de « ne pas se mêler du procès de Saddam Hussein, comme elles l’ont fait après le massacre de Halabja », qui n’a été révélé qu’avec du retard en raison du black-out qui était appliqué à l’époque par le régime baassiste sur l’information. « Je demande que Saddam Hussein soit condamné à mort et exécuté le 16 mars, jour anniversaire de l’attaque sur Halabja », dit Naras Abed, 38 ans, dont la famille de douze membres a été décimée. Devant le juge qui l’a mis en accusation jeudi, Saddam Hussein a dit avoir entendu parler de Halabja mais « ne rien savoir » sur le massacre de ses habitants. Depuis 1988, une nouvelle génération de Kurdes est née et a grandi dans Halabja, à 300 km au nord-est de Bagdad, devenue le symbole du martyre des Kurdes qui ont entretenu des relations troubles avec l’ancien maître de l’Irak.

Les survivants du massacre à l’arme chimique de 1988 à Halabja, dans le Kurdistan irakien, disent n’avoir qu’un seul souhait : voir Saddam Hussein jugé dans la localité martyre qui a perdu en une seule journée 5 000 de ses enfants.
L’image de Saddam Hussein mis en accusation par un juge irakien, entre autres pour ce massacre qu’il continue de nier, n’est pas suffisante pour...