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Actualités - CHRONOLOGIE

COOPÉRATION - Deux programmes arrivent à leur terme sans garantie de renouvellement Quelle relève pour les projets FAO et Elcim ?

Toutes les institutions qui apportent leur soutien au Liban le répètent inlassablement : la réussite de la coopération dépend de l’implication des autorités libanaises et de leur volonté de se réapproprier les programmes initiés grâce à l’aide internationale. En la matière, deux projets arrivant à terme cet été illustrent la difficulté des administrations concernées et du secteur privé à organiser la relève. Il s’agit du programme de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture) auprès du ministère de l’Agriculture et du programme européen Elcim, auprès du ministère de l’Industrie. Doté d’une enveloppe de onze millions d’euros, dans le cadre de l’aide à la modernisation industrielle, le contrat d’assistance technique grâce auquel fonctionne Elcim se termine le 2 août. Faute d’avoir créé l’unité de gestion du programme devant assurer la relève, comme cela s’est passé en Tunisie par exemple, le centre d’affaires va devoir fermer ses portes pour une période indéterminée. Une partie de la responsabilité est imputable à l’Union européenne et à la lenteur de ses procédures de décision. À travers le comité de gestion Meda (instrument financier de l’accord euromed), les États membres ont donné leur accord en juillet 2003 pour un nouveau programme de soutien aux PME doté d’une enveloppe de 17 millions de dollars. La convention de financement ne sera pas signée avant une à deux semaines, ce qui signifie qu’en raison des délais nécessaires aux appels d’offre, il est impossible concrètement qu’Elcim remette les clés à un successeur. Mais les choses se seraient passées peut-être plus rapidement si, côté libanais, on avait manifesté de l’empressement. « Depuis un an et demi nous pressons les Libanais de réfléchir à une solution », dit-on au sein de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth. Or le ministère de l’Industrie n’a par exemple pas mis au point le statut juridique nécessaire au fonctionnement du centre d’affaires. Il dispose pourtant depuis novembre 2002 d’une étude sur la question, assortie de cinq ou six propositions concrètes. Si le travail avait été fait « du vivant » d’Elcim, la transition aurait été grandement facilitée. Au lieu de cela, le successeur potentiel ne verra pas le jour avant janvier 2005, au meilleur des cas. Un expert de l’Union européenne propose d’héberger le centre au sein de l’Institut de recherche industrielle. L’idée serait de fournir une assistance technique européenne tout en « libanisant » le plus possible l’encadrement. « C’est une condition sine qua non pour engager des fonds européens, car si le centre ne peut pas voler entièrement de ses propres ailes, il faut un minimum d’appropriation par les gens concernés », dit-on de même source. Le manque d’empressement côté libanais est d’autant plus incompréhensible que tout le monde reconnaît l’utilité du travail accompli par Elcim. Pour mémoire, le centre d’affaires a réalisé 314 diagnostics d’entreprises, il a contribué à l’élaboration de 200 plans d’investissements et 89 études de faisabilité et facilité l’octroi de prêts pour un montant total de plus de 57 millions de dollars. La pérennisation n’est pas assurée Concernant le projet de la FAO, il doit se terminer dans trois mois et rien n’a été prévu pour l’instant pour le transfert aux autorités libanaises du savoir-faire développé par l’organisation internationale pour le compte de l’Administration libanaise. D’une durée de six ans, pour un coût de trois millions de dollars, ce programme a notamment servi à la mise au point d’un système d’information extrêmement sophistiqué sur l’ensemble des données agricoles du pays. Un logiciel informatique est en effet capable de restituer des informations à caractère statistique, topographique ou géographique, des données sur la qualité des sols, sur le type de culture, etc. de chaque parcelle de terrain du pays. Or pour l’instant, la pérennisation des activités du projet n’est pas assurée, et le système mis en œuvre, qui est un outil d’aide très précieux à la décision, à la définition et au suivi d’une politique agricole, risque de tomber en désuétude. En la matière, le projet de la FAO a également permis la mise au point d’une stratégie agricole complète pour le pays. Celle-ci définit des pistes de développement pour le secteur agricole libanais, les atouts et les contraintes des principales filières agricoles et découpe le territoire libanais en zones agricoles homogènes dans lesquelles elle suggère de mobiliser tous les intervenants autour des vocations dominantes. Il reste à savoir ce qu’en fera le ministère. Sibylle RIZK
Toutes les institutions qui apportent leur soutien au Liban le répètent inlassablement : la réussite de la coopération dépend de l’implication des autorités libanaises et de leur volonté de se réapproprier les programmes initiés grâce à l’aide internationale. En la matière, deux projets arrivant à terme cet été illustrent la difficulté des administrations concernées et du...