La guerre entre les parcs à thème américains, engagés dans une véritable course aux montagnes russes pour attirer les visiteurs, a atteint un nouveau sommet cette semaine avec l’inauguration d’une attraction à sensation dernier cri, le « white-knuckle ride ». Après dix ans de mise au point et un coût de 50 à 60 millions de dollars, les studios Universal d’Hollywood ont révélé hier une nouvelle montagne russe ultramoderne. Avec cette nouvelle attraction, inspirée du film à succès La revanche de la momie et conçue avec l’aide de son réalisateur Stephen Sommers, les studios espèrent attirer dans leur parc en Floride (sud-est) de nombreux visiteurs amateurs de sensations fortes. Époustouflante, cette montagne russe entraîne à vive allure ses passagers le long de tunnels sombres qui les plongent dans le décor numérique d’une ancienne Égypte inquiétante. Le parcours, qui dure 2 minutes et demie, atteint la vitesse de 72 km/heure avant de faire une courte pause et de faire marche arrière à la même allure. «C’est véritablement le dernier cri de toute l’industrie du manège, a déclaré le vice-président des parcs Universal, Scott Trowbridge. Il n’y a pas d’autre attraction comme ça au monde ». Les experts économiques ont déclaré qu’Universal, racheté en début d’année par le groupe multimédia américain NBC au groupe français Vivendi, espérait un afflux massif de visiteurs avec le lancement de sa nouvelle attraction en plus de ses montagnes russes traditionnelles. Le parc d’Universal, les plus grands studios de cinéma au monde, a attiré 4,5 millions de visiteurs alors que Disneyland a fait 12,7 millions d’entrées et Magic Kingdom (le Royaume magique) en Floride, 14 millions. Le manège «La revanche de la momie» aurait pu devenir l’attraction de l’année mais son lancement a été concurrencé par celui, un mois plus tôt, de «Voyage dans l’Atlantide», les nouvelles montagnes russes aquatiques du parc rival de Seaworld à côté de San Diego en Californie (ouest). «Voyage dans l’Atlantide», d’un coût estimé entre 20 et 50 millions de dollars, a nécessité les services d’une armée d’ingénieurs, de consultants et d’architectes. Au même moment que « La revanche de la momie », le parc d’aventures de Disney en Californie a lancé de son côté sa « Tour de la terreur », une sorte d’ascenseur démentiel qui a coûté 60 millions. En début d’année, le Hersheypark de Pennsylvanie (est) avait également inauguré ses nouvelles montagnes russes dont le train dévale le circuit de loopings et de vrilles jusqu’à une vitesse de 115 km/heure. Cinq nouveaux manèges à sensations fortes ont ouvert cette année au total dans les parcs à thème de Californie: «Voyage dans l’Atlantide», la «Tour de la terreur», l’effrayant «Coastersaurus» du parc Legoland et le «Tornado» du parc Six Flags, qui défie les lois de la pesanteur. Le groupe Six Flag a prévu l’ouverture de cinq nouveaux manèges à sensations fortes dans ses parcs cette année, avec notamment des montagnes russes en forme de fer à cheval hautes de 30 mètres à Denver (Colorado, ouest). La concurrence est intense, car l’enjeu est de taille pour les parcs qui facturent le prix d’entrée entre 16 et 50 dollars. Cette industrie est aujourd’hui en difficulté avec la baisse du nombre de visiteurs qui a suivi les attentats du 11 septembre ainsi que l’épidémie de SRAS en Asie. Après des années de croissance ininterrompue depuis l’ouverture en 1955 de Disneyland, le parc le plus ancien des États-Unis, les 600 parcs d’attractions américains ont vu chuter l’an dernier à 322 millions le nombre annuel de leurs visiteurs et n’ont engrangé que 10,3 milliards de dollars de bénéfices.