Les tribus du nord-ouest du Pakistan ont mis sur pied des groupes d’hommes armés pour arrêter des membres d’el-Qaëda et leurs sympathisants locaux, sous la menace d’une nouvelle opération militaire pakistanaise, ont indiqué hier les autorités locales. Les autorités pakistanaises ont donné jusqu’à aujourd’hui aux clans pachtounes de la zone tribale, qui court sur 1 250 km le long de la frontière afghane, pour remettre aux autorités plusieurs centaines de membres présumés d’el-Qaëda et leurs supporters locaux, sous la menace d’une opération militaire comme celle lancée à la mi-mars près de Wana, dans le Sud-Waziristan. « Nous sommes prêts et nous prenons avec sérieux cette tâche à l’approche de l’ultimatum des autorités », a affirmé un chef de tribu de la région de Wana, Malik Bakhan Wazir. Quelque 2 000 hommes en armes de la tribu des Zalikhel, réunis au sein d’un « lashkar » (groupe armé tribal), ont commencé dimanche leurs recherches entre Wana et la frontière afghane, à une trentaine de kilomètres à l’ouest. « Les Zalikhel ont lancé leurs opérations contre les terroristes locaux et étrangers, mais aucun n’a été trouvé », a précisé Malik Bakhan Wazir. Aucune résistance n’a été rencontrée par le lashkar dans ses opérations, a-t-il souligné. « Nous espérons que le gouvernement va repousser son ultimatum en attendant la fin des opérations du lashkar », a poursuivi le chef tribal. Le chef de la Sécurité pour la zone tribale, le général Mehmood Shah, a jugé « encourageants » les efforts des tribus locales. « C’est mieux ainsi, mais nous avons toujours l’option d’une opération militaire », a-t-il rappelé.