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POINT DE VUE Le pendule de l’horloge

Par Georges KHADIGE Un homme avait une horloge qui un jour cessa de marcher. Fort attristé il prit le pendule chez un horloger pour le faire réparer et comme celui-ci lui demanda étonné : Mais où est l’horloge ? Il lui répondit naïvement : Mais l’horloge n’a rien, c’est le pendule qui ne marche pas !... Ainsi en est-il hélas aujourd’hui de la politique mondiale face au terrorisme. Au lieu de s’attaquer aux causes on ne veut s’en prendre qu’aux effets. Au lieu de se demander pourquoi tant d’hommes à travers le monde n’hésitent plus à se transformer en bombes humaines, à faire sauter des trains, à renverser les colonnes du temple pour le détruire sur eux-mêmes et sur leurs ennemis, à sombrer dans le désespoir, ces messieurs, qu’on nomme « grands », veulent combattre le terrorisme sans se poser la question de savoir comment il est apparu. Pourquoi s’est-il tellement développé ces derniers temps et a-t-il pris cette ampleur terrifiante, qui fait trembler le monde et le fait vivre nuit et jour sur le qui-vive ? Se sont-ils jamais dit que c’est sans doute à force de semer le vent, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en Asie, en Afrique et surtout, oui surtout, en Palestine, avec la création de l’État d’Israël, qui a chassé de leur territoire des millions de gens, qu’ils récoltent aujourd’hui la tempête ? N’est-ce pas à cause de cette politique partiale des deux poids deux mesures, de cette vision à court terme, de cette ignorance totale des réalités humaines, que des peuples paisibles et qui ne demandaient qu’a vivre tranquillement chez eux, comme les Palestiniens, les Afghans, les Tchétchènes et même les Irakiens, ont été acculés à la violence, voire la barbarie, fruit de leur désespoir. Ces messieurs réalisent-ils qu’en s’attaquant simplement aux effets du terrorisme et en refusant consciemment ou inconsciemment d’en traiter les causes ils sont en train de le nourrir et de le favoriser, voire d’en assurer la mutation effrayante vers le « nihilisme », infiniment plus dangereux et plus destructeur ? Un dicton arabe dit bien que si l’on accule trop un chat il se transforme en tigre, et comme en chaque homme réside un ange et une bête, si l’on ne développe pas l’ange on fait exploser la bête. Et de quoi peuvent encore menacer les nations «civilisées» ceux qui estiment, à tort ou à raison, qu’ils n’ont plus rien à perdre, qui ont désespéré de tout et qui sont non simplement prêts à mourir mais fermement décidés à le faire. Le seul remède efficace et réaliste qui peut être utilisé avec ces gens-là c’est de leur redonner espoir, de supprimer les causes de leur nihilisme, de traiter leurs problèmes avec justice et impartialité, en redonnant aux Palestiniens une patrie, à défaut de « toute » leur ancienne patrie, aux Tchétchènes leur indépendance, aux Afghans leur État, aux Irakiens leur dignité, et à tout le monde arabe et musulman la reconnaissance de sa spécificité et de son droit à la différence, sans chercher à lui imposer coûte que coûte la Pax Americana ou la American Way of Life. Seuls ces moyens pourront détourner les extrémistes des chemins de l’enfer. Il est cependant très important de préciser à cet égard qu’il est loin de notre pensée, très loin, de vouloir défendre le terrorisme, ce crime abominable contre l’humanité, pire que tous les crimes car il tue à l’aveuglette des innocents : des hommes, des femmes et des enfants, qui n’ont rien à voir avec les causes que prétendent défendre les terroristes. Nous dénonçons avec la plus grande énergie tous les attentats où qu’ils se produisent et pour quelque motif qu’ils le soient, à commencer par celui du 11 septembre et en arrivant à celui du 11 mars, et quels qu’en soient les auteurs présumés ou réels, les commanditaires et surtout les bénéficiaires. Nous les dénonçons quels que soient les prétextes auxquels ils auront servi pour l’accomplissement de tels ou tels autres crimes presque aussi abominables qu’eux et qui les rendent parfois on ne peut plus suspects. Nous les dénonçons parce que contraires à nos convictions morales et religieuses, à nos principes et à notre sens de l’humanité et parce que nous ne pouvons admettre, et sous aucun prétexte, qu’on veuille guérir le mal par le mal. Nous dénonçons aussi, et avec la plus grande fermeté, cette homéopathie militaire et politique, mais nous avons cherché simplement à « expliquer » et non à « justifier », comme nous l’avions déjà fait lorsque nous nous demandions au lendemain de la fin annoncée de la guerre d’Irak si « Tout est fini ou tout commence ». Nous n’appelions évidemment pas de nos vœux ce jour-là les tragiques évènements qui se passent aujourd’hui mais nous les pressentions déjà et l’avenir hélas allait nous donner raison comme en témoigne le titre du Nahar du 6 avril 2004, en page 1 : « De nouveau la guerre en Irak, comme si on était à son premier jour ». Que ces messieurs qu’on nomme «grands» se décident donc enfin à réparer l’horloge au lieu de se focaliser et de focaliser leurs peuples sur le pendule, et le mal dont souffre aujourd’hui l’humanité sera enrayé, les pendules seront remis à l’heure et l’Horloge, merveille du Grand Horloger, recommencera à sonner le Te Deum, le Gloria et l’Alléluia au lieu de continuer à sonner le glas et le requiem pour des peuples en désarroi.
Par Georges KHADIGE

Un homme avait une horloge qui un jour cessa de marcher. Fort attristé il prit le pendule chez un horloger pour le faire réparer et comme celui-ci lui demanda étonné : Mais où est l’horloge ? Il lui répondit naïvement : Mais l’horloge n’a rien, c’est le pendule qui ne marche pas !...
Ainsi en est-il hélas aujourd’hui de la politique mondiale face au terrorisme. Au lieu de s’attaquer aux causes on ne veut s’en prendre qu’aux effets. Au lieu de se demander pourquoi tant d’hommes à travers le monde n’hésitent plus à se transformer en bombes humaines, à faire sauter des trains, à renverser les colonnes du temple pour le détruire sur eux-mêmes et sur leurs ennemis, à sombrer dans le désespoir, ces messieurs, qu’on nomme « grands », veulent combattre le terrorisme sans se poser...