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INDUSTRIE - Un système qui nécessite un cadre légal adéquat Un cimentier propose au Liban une solution pour traiter ses déchets

La filiale libanaise du groupe suisse Holcim, l’un des deux leaders mondiaux de la production de ciment, propose une solution pour le traitement des déchets au Liban, un problème qui figure en tête des priorités du pays. Cette solution est déjà appliquée par le groupe dans d’autres pays pour permettre à cette industrie de réduire ses émissions de dioxyde de carbone (CO2), comme elle s’y est engagée dans le cadre du Conseil mondial des affaires pour le développement durable qui fixe des objectifs quinquennaux. Dans le cas d’Holcim Liban, par exemple, l’objectif d’émission de CO2 en 1991 était de 1 100 kilos par tonne. Aujourd’hui l’objectif est de 880 kilos par tonne et il est prévu de le réduire à 770 kilos par tonne d’ici à 2008. Il s’agit de substituer des déchets industriels aux combustibles traditionnels que sont le fuel et le charbon. D’une part, l’utilisation de certains déchets industriels produit moins de CO2 que les combustibles dits nobles. D’autre part, on retarde l’épuisement des combustibles naturels en puisant dans des stocks de matières dont le pays cherche à se débarrasser. Le four à ciment est non seulement un excellent milieu pour le traitement des déchets, mais il résout aussi deux problèmes rencontrés dans les incinérateurs industriels à déchets. Les températures atteintes y sont bien plus élevées (elles atteignent (1 450 à 2 000 degrés cgr), ce qui permet d’éliminer les cendres, celles-ci étant incorporées au ciment en formation. Par comparaison, les cendres produites par un incinérateur sont une cause majeure de pollution. Deuxièmement, alors que le CO2 et d’autres gaz toxiques produits par un incinérateur sont libérés instantanément dans l’atmosphère, le four à ciment limite ces dégagements. Ces avantages ne se trouvent que dans les cimenteries conçues pour respecter des normes en matière d’environnement, précise Vincent Bouckaert, directeur général d’Holcim Liban. Mettre en œuvre une telle solution au Liban n’est pas aisé. Holcim a commencé par créer une structure spécialisée dans le traitement et la collecte des déchets : Energis Liban. D’après Ziad Hajjal, la société doit tout d’abord collecter puis trier les déchets, sachant que tous ne sont pas utilisable, tels les produits radioactifs ou ionisants, les déchets explosifs ou lacrymogènes, etc. Environ 95 % des déchets au Liban sont traitables, souligne toutefois le directeur d’Energis. Certains sont rapidement identifiables. Il s’agit par exemple des déchets pétroliers. Des compagnies telles que Total ou Texaco sont déjà clientes d’Holcim dans d’autres pays, comme le Maroc. Elles lui fournissent les fonds de cuves non utilisés et facilement récupérables. Se pose ensuite un problème de coûts. Ces derniers peuvent être considérables, tant pour l’industriel qui doit payer pour être débarrassé de ses déchets que pour le cimentier. Pour le traitement des pneus par exemple, la cimenterie doit investir dans des machines à déchiqueter les pneus. Quant aux industriels libanais, à l’heure actuelle, une grande partie jettent leurs déchets dans la mer, dans des « décharges contrôlées » ou, tout simplement, là où il y a un espace vide… Ce système est évidemment peu onéreux, alors que toute opération de traitement des déchets a forcément un coût. C’est la raison pour laquelle Holcim a besoin de la collaboration des autorités publiques qui doivent imposer le cadre légal adéquat, fixant des obligations aux industriels. Des contacts ont déjà été pris dans ce sens avec le ministère de l’Environnement. Néanmoins, dans certains cas, la question du coût est un avantage, comme pour les déchets pharmaceutiques. Dans ce dernier cas, les industriels sont obligés de renvoyer leurs déchets vers l’Europe pour qu’ils y soient traités. D’après Vincent Bouckaert, traiter ces déchets chez Holcim Liban coûterait moins cher. Holcim précise que la solution proposée ne concerne que le traitement des déchets industriels et estime que le problème du traitement des déchets ménagers reste entier. Les cimentiers ne peuvent utiliser des déchets ménagers que s’ils ont été triés au préalable. Béchir SAADÉ
La filiale libanaise du groupe suisse Holcim, l’un des deux leaders mondiaux de la production de ciment, propose une solution pour le traitement des déchets au Liban, un problème qui figure en tête des priorités du pays.
Cette solution est déjà appliquée par le groupe dans d’autres pays pour permettre à cette industrie de réduire ses émissions de dioxyde de carbone (CO2), comme...