La Biennale des cinémas arabes à Paris rend hommage à l’actrice égyptienne Madiha Yousry et jette un coup de projecteur sur le cinéma irakien, lors de sa 7e édition prévue du 26 juin au 4 juillet. Le producteur tunisien Tarak Ben Ammar, qui s’est lancé dans la distribution avec La Passion du Christ de Mel Gibson, est le président d’honneur de cette édition qui sera inaugurée, dès le 25 juin à l’Institut du monde arabe (Ima) à Paris, par Alexandrie... New York de Youssef Chahine, en présence du réalisateur égyptien et de ses acteurs. Plus d’une centaine de films, fictions et documentaires, seront projetés non seulement à Paris mais aussi à Marseille, du 26 juin au 3 juillet. L’actrice française Bulle Ogier préside le jury «fiction» qui décernera le Grand prix Ima à l’un des 14 longs métrages en compétition. Elle sera entourée du cinéaste égyptien Yousry Nasrallah, de l’écrivain libanais Élias Khoury, du réalisateur irakien Kassem Hawal, du critique espagnol Diego Galan et du directeur de la photo grec Yorgos Arvanitis. Le réalisateur belge Thierry Michel préside le jury documentaire. Deux rencontres sont organisées en présence des professionnels arabes et européens, l’une sur « le documentaire dans le paysage audiovisuel arabe » le 1er juillet et l’autre autour du cinéma irakien. La première projection cinématographique en Irak a eu lieu à Bagdad en 1909 et les Studios de Bagdad ont été inaugurés en 1948. Le Français André Shatan y a tourné alors Alia et Issam, l’un des films irakiens présentés dans le cadre de la biennale. Mais c’est la création en 1959 du premier organisme officiel du cinéma (l’Organisme général du cinéma et du théâtre) qui a permis le décollage du 7e art irakien avec des comédies musicales, des westerns, des films noirs, des mélodrames mais aussi des films sociaux comme Le veilleur de nuit de Khalil Chawki (1968). À partir de 1977, l’OGCT est devenu un instrument du pouvoir dominé par Saddam Hussein. À côté de superproductions, des films sociaux vantant les transformations économiques et sociales ont été réalisés par une nouvelle génération de cinéastes, comme Mohammed Choukri Jamil (Les assoiffés), Fayçal al-Yassiri (Le fleuve), au programme de la biennale. Avec la censure, la répression et l’exil dans les années 80, est apparu un cinéma de la diaspora, dont on pourra voir plusieurs titres: Bagdad On/Off de Saad Salman, Le poète et le roseau de Mohammed Tawfik. Dans le cadre de l’hommage rendu à Madiha Yousry, sept films sur la centaine qu’a tournés cette « pionnière des stars égyptiennes » sont programmés, dont La chanson éternelle de Henri Barakat, Les filles d’Ève de Niazi Mostafa. L’actrice, née en 1921, est à l’affiche de La porte du soleil (Bab el-Chams) de Yousry Nasrallah, une saga épique de plus de quatres heures et demie sur l’histoire tragique du peuple palestinien, présenté au Festival de Cannes. Les films en compétition pour le Grand prix Ima Voici la liste des longs métrages de fiction en compétition pour le Grand prix Ima, le prix Maroun Bagdadi, prix spécial du jury, et les prix des meilleurs acteurs. Deux films sont présentés hors compétition : Alexandrie... New York de Youssef Chahine, Égypte/France (film d’ouverture) - La porte du soleil de Yousry Nasrallah, Égypte/France. Algérie - Le soleil assassiné de Abdelkrim Bahloul. Algérie/France/Belgique - Les suspects (Les vigiles) de Kamal Dahane, Algérie/Belgique (sous réserve). Égypte - L’automne d’Adam de Mohammed Kamel el-Kalioubi – Veillées nocturnes de Hani Khalifa, Égypte. Liban - Dans les champs de bataille de Danielle Arbid, Liban/France/ Belgique. Maroc - À Casablanca, les anges ne volent pas de Mohammed Asli. Maroc/Italie - Les fibres de l’âme de Hakim Belabbas, Maroc/USA - Les voisines d’Abou Moussa de Mohammed Abderrahman Tazi. Palestine - Atash (Soif) de Tawfik Abu Wael. Tunisie - el-Kotbia de Nawfel Saheb-Ettaba, Tunisie/France/Maroc - La villa de Mohammed Damak, Tunisie/France.