La situation en Irak est « mauvaise » et affecte particulièrement la Syrie voisine, a estimé le président syrien Bachar el-Assad dans une interview publiée hier par les médias syriens. « La situation en Irak est mauvaise. C’est le résultat de l’occupation. Il y a une grande anarchie dans ce pays, et ce qui s’y passe affecte les pays voisins, particulièrement la Syrie », affirme le président syrien dans une interview accordée au journal chinois Le quotidien du peuple, dont l’intégralité a été publiée par plusieurs journaux syriens, avant son départ pour une visite de cinq jours en Chine. La guerre en Irak « a renforcé le terrorisme en créant un climat (favorable) au terrorisme dans la région. Ce qui se passe en Irak affecte d’une manière négative le processus de paix, le développement, l’économie et suscite l’inquiétude » dans les pays du Proche-Orient, a ajouté le président Assad. Interrogé sur les sanctions que les États-Unis ont imposées à la Syrie en mai, M. Assad a estimé qu’elles « constituent une nouvelle forme dans les relations internationales, où l’hégémonie et l’intervention dans les affaires de l’autre » prédominent. « Les sanctions auront certainement des conséquences » sur la Syrie, a indiqué le président Assad, assurant que « le dialogue avec les Américains se poursuivait, bien qu’il n’ait pas abouti à de grands résultats ». La Syrie, selon lui, cherche à établir « une relation stable » avec les États-Unis. Le président américain George W. Bush a imposé le 11 mai des sanctions à la Syrie, accusée de soutenir le terrorisme, de chercher à produire des armes de destruction massive et d’entraver la stabilisation de l’Irak. Évoquant les pourparlers de paix entre la Syrie et Israël, gelés depuis janvier 2000, le président Assad a accusé « les Israéliens de rejeter toute proposition en faveur de la paix ainsi que la restitution de la terre (occupée). Ce sont les raisons pour lesquelles le processus de paix a été gelé », a-t-il assuré. « La seule solution réside dans la restitution (par Israël) de la terre arabe occupée en 1967 », dont le plateau du Golan annexé par Israël en 1981, a affirmé le chef de l’État syrien.