Après la joie d’une nouvelle victoire au Grand Prix des États-Unis, neuvième épreuve du championnat du monde de Formule 1, hier sur le circuit d’Indianapolis, Michael Schumacher (Ferrari) éprouvait des sentiments mitigés.
Le « Baron rouge » venait de remporter le huitième succès de la saison, le soixante-dix-huitième de sa carrière, en devançant son coéquipier Rubens Barichello pour un sixième doublé de la Scuderia. Le Japonais Takuma Sato (BAR-Honda) terminait 3e et montait pour la première fois de sa carrière sur un podium. Mais l’Allemand avait encore les images d’une Williams-BMW déchiquetée, immobilisée au milieu de la piste, et son frère Ralf inerte à l’intérieur.
« Je ne savais pas pourquoi la voiture de sécurité intervenait à nouveau, expliquait Michael Schumacher à l’issue de la course. Dès que j’ai su la position de Montoya, quand j’ai vu une BMW au milieu de la piste, et Ralf aussi longtemps dans la voiture, je me suis dit “Non, non, s’il vous plaît que ce ne soit pas grave...” ».
Heureusement, des nouvelles rassurantes ne tardèrent pas. « On m’a vite dit que ce n’était pas sérieux, que tout allait bien. Mais j’avais entendu ce genre de choses dans le passé et la situation avait tourné différemment », ajoutait le vainqueur.
Chaotique
En onze tours, le Grand Prix des États-Unis avait pris une dimension chaotique. Avec Montoya, tout d’abord, qui, juste avant le tour de formation, s’extirpait de sa Williams-BMW pour gagner son stand, prendre la voiture de réserve. Une manœuvre trop tardive que le Colombien payait plus tard par un drapeau noir, une mise hors course.
Quelques centaines de mètres après le départ, un accrochage provoquait l’élimination prématurée de Klien (Jaguar-Cosworth), Massa (Sauber-Petronas), Pantano (Jordan-Ford) et Bruni (Minardi-Cosworth). Puis, au 9e tour, c’était Alonso (Renault) qui, pneu arrière droit déchapé, perdait le contrôle de sa monoplace, tapait le muret. Avant que Ralf Schumacher ne soit victime au 11e tour d’une spectaculaire embardée dans la courbe précédant la ligne droite des stands, un heurt violent par l’arrière dans le muret.
Huit tours sous voiture de sécurité étaient nécessaires pour dégager Ralf, nettoyer la piste, intervention dont les Ferrari avaient profité pour effectuer le premier ravitaillement. Avant que la course ne reparte. Que Michael Schumacher ne tente aussitôt, et ne réussisse, un dépassement sur Barrichello parti en tête dix-neuf tours plus tôt.
« Lutte très serrée »
« Ici, la voiture de sécurité quitte la piste dans le dernier secteur et vous n’avez pas beaucoup de temps pour vous préparer, indiquait l’Allemand. J’étais dans l’aspiration de Rubens (Barrichello) et capable de le passer. Honnêtement, je n’ai pas une image précise de la manœuvre. Je regardais Rubens. Ensuite, il y avait plusieurs stratégies possibles. La situation n’a pas été facile à gérer. Cela a été une lutte très serrée ».
En ressortant des stands après son second arrêt juste derrière Michael Schumacher, Barrichello avait perdu la bataille. Le Brésilien tentait bien quelques attaques. En vain. L’Allemand les repoussait. Pour filer vers la victoire.
Derrière le « duo rouge », Sato avait emporté son duel avec Jarno Trulli (Renault) pour le gain de la troisième place. Olivier Panis (Toyota) récoltait les quatre points d’une cinquième position, magnifique cadeau pour son 150e Grand Prix. Il avait fait mieux que les McLaren-Mercedes de Kimi Raikkonen et David Coulthard reléguées à plus d’un tour. Zsolt Baumgartner était le dernier bénéficiaire d’une épreuve américaine dramatique. Le Hongrois marquait son premier point, le premier de Minardi. Quant à Michael Schumacher, il en comptait déjà quatre-vingt à mi-parcours du championnat. Et Ferrari... cent quarante-deux.
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