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COLLOQUE - Mille milliards de dollars blanchis tous les ans Le secret bancaire a été levé sur 58% des cas traités par la commission d’enquête

L’Union internationale des avocats et les Ordres de Beyrouth et du Liban-Nord ont organisé à « la Maison de l’avocat » un colloque sur « le secret bancaire et le blanchiment d’argent ». Prenant la parole à la séance inaugurale, le professeur Fayez Hajj Chahine a souligné l’entente au niveau international autour du principe de la lutte contre le recyclage de l’argent sale, cette entente n’excluant pas l’existence de différences entre les régimes mis en œuvre pour lutter contre ce fléau. Ainsi, il a insisté sur l’importance d’aplanir les obstacles légaux entre les pays afin de faciliter l’application de la loi sur le blanchiment d’argent. « Ces différences ont donné lieu à des expériences légales variées qui pourraient constituer une source de richesse pour les hommes de loi », a-t-il dit. Le professeur Hajj Chahine a indiqué par ailleurs que les débats seront centrés sur les moyens de concilier entre le droit du client au secret bancaire et l’obligation des banques, de la Banque centrale et des tribunaux à lutter contre le blanchiment d’argent. Il a estimé que « la coexistence entre le droit et l’obligation est chose connue dans le monde de la loi ». Le professeur Hajj Chahine a estimé que « ce qui est vrai pour le droit à la propriété intellectuelle est vrai pour le droit du client au secret bancaire ». « Mais faire valoir ce droit devrait être régi par les lois et les règlements, dont ceux qui portent sur la lutte contre le recyclage de l’argent sale », a encore dit le vice-président national de l’Union internationale des avocats, ajoutant que « la coexistence entre la lutte contre le blanchiment d’argent et le secret bancaire n’est pas toujours pacifique. L’entrée en vigueur de cette loi va entamer graduellement le champ d’application du secret bancaire de sorte que l’on appréhende qu’avec le temps, la législation vide de son contenu le principe du secret bancaire ». M. Hajj Chahine a insisté sur le fait que « seuls les clients dignes de protection doivent bénéficier du droit au secret bancaire ». De son côté, le président de l’Union internationale des avocats a insisté sur l’importance « de dessiner une frontière entre le droit au secret bancaire et l’obligation de lutter contre le blanchiment d’argent, entre lesquels il y a le secret professionnel qui est le droit du client avant qu’il ne soit l’obligation de l’avocat ». Prenant à son tour la parole, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Sélim Osta, a rappelé que la loi sur le secret bancaire de 1956 est la pierre angulaire du régime bancaire au Liban, avant de souligner que le crime organisé a atteint des niveaux importants avec un blanchiment d’argent de près de mille milliards de dollars par an. Me Sélim Osta s’est félicité de la vigilance dont a fait montre le Liban sur cette question à travers une législation spécifique et la création d’une commission d’enquête spéciale, appelant à combattre le fléau par tous les moyens. Il a estimé que « cette mission n’est pas facile », et à plaider en faveur d’ « un critère juste, conciliant les impératifs de contrôle et le respect de la liberté économique sans laquelle le Liban perdrait une partie de lui-même ». Le bâtonnier Osta a estimé que la levée du secret sur les comptes bancaires ne devrait se faire que « dans des cas où des éléments sérieux existeraient, de sorte que l’exception ne devienne pas la règle ». Selon lui, les statistiques ont montré que le secret bancaire a été levé sur 58 % des cas soumis à l’examen de la commission d’enquête spéciale. « Ce qui prouve que les cas sont étudiés minutieusement », a-t-il dit. Il a insisté sur le rôle de l’avocat, qui doit mettre ses clients sur la bonne voie pour lutter contre le blanchiment d’argent.
L’Union internationale des avocats et les Ordres de Beyrouth et du Liban-Nord ont organisé à « la Maison de l’avocat » un colloque sur « le secret bancaire et le blanchiment d’argent ».
Prenant la parole à la séance inaugurale, le professeur Fayez Hajj Chahine a souligné l’entente au niveau international autour du principe de la lutte contre le recyclage de l’argent sale,...