Al-Jazira et al-Arabiya sont de nouveau sous le feu de la critique des responsables américains et irakiens pour leur couverture des événements en Irak, jugée hostile aux États-Unis et incitant à la violence. Chaînes d’information en continu, al-Jazira (Qatar) et al-Arabiya (Dubaï) consacrent le gros de leur temps d’antenne à la dégradation de la situation en Irak, notamment à Falloujah, la ville rebelle sunnite, et dans le sud chiite. Des images choquantes de soldats carbonisés à Falloujah, de corps d’enfants ensanglantés, de femmes éplorées défilent régulièrement à l’écran. Des jeunes cagoulés criant leur colère contre l’occupation américaine se voient offrir brièvement l’antenne. Autant de scènes qui repassent en boucle. Des responsables américains et irakiens ont vivement dénoncé cette couverture qui, selon eux, tend à attiser les sentiments antiaméricains et à inciter à la violence en Irak. « La presse arabe, al-Jazira et al-Arabiya en particulier, présente (les soldats américains) comme visant délibérément des civils », a accusé le général américain John Abizaid, chef du Commandement central. Le conseiller à la Sécurité nationale d’Irak, Mouaffak Roubaï, a de son côté lancé une sévère mise en garde aux deux chaînes, menaçant de fermer leurs bureaux en Irak. Al-Jazira refuse avec force de telles accusations qu’elle considère comme « une menace pour le droit et la mission des médias (...) et comme une pression injustifiée sur la liberté d’informer », a rétorqué hier la chaîne qatariote. Se disant « surpris » par les critiques américaines, le directeur de la rédaction d’al-Arabiya, Salah Najm, a affirmé que sa chaîne « fait de son mieux pour assurer une couverture globale de la situation en Irak ».