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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - Les enquêteurs mettent en cause Ashcroft pour ses erreurs de stratégie Le FBI accusé de défaillances par la Commission sur les attentats de 2001

Le FBI souffrait de sérieuses insuffisances pour mettre en œuvre une stratégie antiterroriste efficace avant le 11 septembre 2001, selon la Commission d’enquête sur les attentats, qui a entendu hier de hauts responsables des Administrations Bush et Clinton. « Le 11 septembre 2001, l’action du FBI était entravée dans plusieurs domaines importants pour mettre en œuvre une stratégie antiterroriste préventive efficace », souligne un rapport intermédiaire de la Commission indépendante, composée de cinq membres démocrates et cinq républicains. « Bien que le FBI ait été conscient de la menace terroriste grandissante, il était handicapé par des insuffisances importantes », relève aussi le document, selon lequel le « FBI ne disposait pas des moyens adéquats pour utiliser pleinement et efficacement toutes les informations qu’il collectait ». Le rapport a été lu en ouverture d’une journée d’auditions publiques visant à examiner le rôle des services de sécurité et de renseignements, dont surtout le FBI (police fédérale) et la CIA (Centrale du renseignement), dans la lutte antiterroriste avant le 11 septembre. Ces services sont souvent critiqués pour n’avoir pas pu empêcher les attentats qui ont fait près de 3 000 morts. Outre le FBI, les enquêteurs mettent en cause l’actuel ministre républicain de la Justice John Ashcroft, assurant que « la stratégie antiterroriste n’était pas sa préoccupation » première lorsqu’il a pris ses fonctions en janvier 2001. M. Ashcroft a été entendu hier après-midi, son prédécesseur Janet Reno l’ayant été en matinée, de même que l’ancien patron du FBI Louis Freeh, qui avait quitté ses fonctions en juin 2001. Citant un document du 10 mai 2001, la Commission affirme que M. Ashcroft avait pour principales priorités la lutte contre la grande criminalité et le trafic de drogue, mais pas l’antiterrorisme. Les auteurs du rapport préliminaire soulignent en outre, après avoir entendu à huis clos ces mêmes responsables, d’autres témoins et consulté de nombreux documents, « les capacités limitées du FBI à recueillir des renseignements, à faire des analyses stratégiques, à partager les informations au sein du bureau comme avec les autres agences fédérales ». Le 10 juillet 2001, un agent du FBI du bureau de Phoenix (Arizona, Sud-Ouest) avait transmis un rapport, resté sans réponse, à sa direction à Washington, l’avertissant que plusieurs ressortissants de pays proche-orientaux liés à des terroristes prenaient des cours de pilotage. La démocrate Janet Reno a communiqué hier ce qu’elle avait déjà confié à huis clos aux enquêteurs : « Sa grande inquiétude quant aux capacités du FBI de communiquer les informations. » Elle avait fait part de ses préoccupations dans plusieurs courriers adressés en 2000 au directeur du FBI d’alors, Louis Freeh. Louis Freeh s’est évertué hier à défendre l’action du FBI sous sa direction, affirmant que la police fédérale avait fait tout ce qu’elle pouvait pour traquer et neutraliser el-Qaëda. « Les enquêteurs du FBI ont exploité à fond tous les tuyaux dont ils disposaient (...) et dans de nombreux cas ont pu empêcher des attaques aux États-Unis », a-t-il dit, se plaignant par ailleurs de ne pas avoir obtenu les fonds nécessaires. D’autre part, une note de synthèse confidentielle destinée au président Bush datant du 6 août 2001, publiée samedi, indique ainsi que le FBI menait alors 70 enquêtes sur les activités de Ben Laden et de son réseau el-Qaëda sur le territoire américain. Cependant, le président américain George W. Bush a souligné lundi que le mémorandum du 6 août 2001 ne disait rien sur une attaque imminente contre les États-Unis, un mois avant les attentats du 11 septembre 2001. M. Bush devait réaffirmer qu’il n’avait reçu aucun renseignement sur une menace précise avant les attentats lors d’une conférence de presse hier soir. Il devait également parler de son bilan économique ainsi que de la situation en Irak.
Le FBI souffrait de sérieuses insuffisances pour mettre en œuvre une stratégie antiterroriste efficace avant le 11 septembre 2001, selon la Commission d’enquête sur les attentats, qui a entendu hier de hauts responsables des Administrations Bush et Clinton.
« Le 11 septembre 2001, l’action du FBI était entravée dans plusieurs domaines importants pour mettre en œuvre une stratégie...