Elle a fêté son anniversaire il y a quelques jours et elle est ravie parce qu’elle a reçu plein de DVD. Les DVD, Nadine Mokdessi les collectionne, « je suis en train de me constituer une bibliothèque de DVD, et mes amis ainsi que mes élèves m’en ont offert plein, c’est génial ! » avoue-t-elle en riant. « J’achète généralement ceux que j’ai le plus aimé. Mais je viens de recevoir ER, et je jubile, car je l’avoue, j’ai un faible pour les blouses blanches, surtout quand c’est George Clooney qui en porte une » confie-t-elle amusée. « J’aime bien les séries télé comme 24 et Alias, mais ER, c’est un peu comme des cacahuètes, ça me repose de le visionner ». Mais Nadine Mokdessi ne fait pas que se relaxer quand elle regarde un DVD. Cette amoureuse de théâtre, qui a habitué son public à venir voir des vaudevilles, affectionne les longs-métrages difficiles. « Les films qui m’ont le plus marquée sont souvent des histoires difficiles, bouleversantes. J’ai adoré Breaking the Waves qui, pour moi, est une des plus belles preuves d’amour qu’une femme peut donner à un homme ». On ne soupçonnait pas Nadine Mokdessi dans ces registres-là. « Elephant Man, Le huitième jour ou Doll House sont des histoires qui m’ont beaucoup troublée, parce qu’elles traitent de la différence, qu’elles vont hors des sentiers battus ». La réalisatrice a donc un côté obscur ? « Non, pas forcément, j’apprécie les films qui pénètrent dans les méandres de l’être humain, je trouve ça très intéressant. Mais je ne regarde pas que ça », lâche-t-elle en riant. Le théâtre en format télé peut-être ? « Pas particulièrement, il est évident que je préfère le théâtre au théâtre. D’ailleurs, je ne revois jamais mes propres pièces, sauf pour un détail technique, je trouve que ça ressemble à un plat réchauffé. J’en revois certaines quand même, comme Le dîner de cons dont j’adore les dialogues ou Le père Noël est une ordure qui est un bonheur de caricature et de méchanceté à la fois». Nadine Mokdessi nous confie également que souvent, ce sont des acteurs qui la poussent à voir un film, « Daniel Auteuil ou Sean Penn sont exceptionnels, surtout dans leurs rôles obscurs. J’ai beaucoup aimé 21 Grams ou La fille sur le pont par exemple ». Idem pour la musique, c’est surtout des chansons et des morceaux qui plaisent à la metteur en scène. « J’ai un faible pour Yann Tiersen, dont j’ai passé un morceau dans ma dernière pièce, On ne refait pas l’avenir. J’aime aussi les classiques français comme Brel, Brassens ou Montand, qui m’avait subjuguée sur scène. Je suis aussi très sensible à la voix de Patricia Kaas et, dernièrement, j’ai eu un coup de cœur pour un jeune groupe libanais, Blend. Jad Aouad est un de mes élèves… et en ce moment j’offre leur cédé à tous mes amis. Ce qu’ils font est vraiment bien ». Nadine Mokdessi aime également les BOF, comme celle de Bagdad Café, « qui me rappelle à mes souvenirs » ou celle de Moulin Rouge. Le mois dernier, elle avait pris à contre-pied le public libanais en mettant en scène autre chose que du drôle, et elle avait été un peu déçue de l’accueil que la pièce avait reçu. Cela ne l’empêche pas de s’atteler à nouveau à la tâche, et elle nous présentera en juillet Théâtre sans animaux, cette fois encore dans un nouveau registre… RUBRIQUE RÉALISÉE PAR MÉDÉA AZOURI HABIB