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Actualités - CHRONOLOGIE

DÉVELOPPEMENT - 16 millions d’habitants en dessous du seuil de pauvreté Malgré une aisance financière, les réformes progressent lentement en Algérie

Les réformes économiques, imposées par le Fonds monétaire international (FMI) pour sortir l’Algérie de l’ornière d’une économie socialiste à bout de souffle, ont progressé lentement sous le quinquennat de M. Abdelaziz Bouteflika, malgré l’injection d’importants moyens financiers dont jouit le pays grâce à la rente pétrolière. Depuis l’élection de M. Bouteflika, en avril 1999, en raison de la hausse continue des cours du pétrole et du gaz dont dispose l’Algérie en abondance, le pays a engrangé 33 milliards de dollars de réserves de change, pour une dette de 22 milliards, lui donnant une aisance financière jamais égalée depuis son indépendance en 1962. Ces ressources n’ont cependant pas eu un grand impact sur le niveau de vie des Algériens, toujours exposés au chômage et au manque criant de logements, alors que le pays demeure tributaire de l’étranger pour son alimentation, observe le FMI. Les privatisations imposées par le Programme d’ajustement structurel du FMI en 1994 ont en effet connu un ralentissement sous le quinquennat de M. Bouteflika, alors qu’entre 1997 et 2000, près de 1 000 entreprises avaient été privatisées, selon des experts algériens et étrangers. Le FMI soulignait au début de l’année que « le relèvement du niveau de vie des Algériens reste lent ». Le salaire mensuel national minimum garanti, passé de 8 000 à 10 000 dinars (100 à 120 euros environ) en janvier 2004, n’a pas calmé la grogne des travailleurs multipliant les mouvements de grève notamment dans l’enseignement où les professeurs de lycée ont débrayé pendant deux mois, à l’automne dernier, réclamant une revalorisation des salaires évoluant autour de 15 000 dinars (180 euros). Le chômage, bien que ramené à 25 % de la population active avec 2,3 millions de personnes sans travail contre 30 % il y a deux ans, touche particulièrement les jeunes de moins de 30 ans dont plus de la moitié n’a pas d’emploi, selon des données officielles. Parallèlement, la moitié des 32 millions d’Algériens vit en dessous du seuil de pauvreté. L’Algérie, qui a tourné le dos, en 1994, au socialisme d’État modèle soviétique optant pour l’économie de marché, a toutefois enregistré en 2003 une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 6,8 %, la plus forte depuis 15 ans. Cette croissance a été essentiellement tirée par le secteur des hydrocarbures, qui fournit 96 % des recettes en devises du pays, malgré le lancement, en 2001, d’un plan triennal de relance, de 525 milliards de dinars (7 milliards de dollars), selon des économistes. L’application de ce plan, destiné à atténuer les retombées sociales des fermetures d’industries d’État qui ont jeté sur le carreau des centaines de milliers de travailleurs, a été freinée par l’absence de gros investissements industriels et l’inadaptation du secteur bancaire à l’économie de marché, selon ces sources. De surcroît, une bureaucratie tatillonne, d’ailleurs décriée par M. Bouteflika, a découragé les investisseurs étrangers à s’installer en Algérie, ont encore remarqué ces spécialistes. Seuls des groupes pétroliers étrangers ont développé des partenariats avec la puissante société publique Sonatrach, en charge des hydrocarbures en Algérie. Le Conseil national économique et social (CNES) relève, dans un rapport de conjoncture pour 2003, que la « grande faiblesse de l’économie est de ne pas arriver à transformer les impulsions de croissance en dynamique de développement qui ouvrent la voie au progrès et à la modernité ». Fin janvier 2004, le FMI a toutefois estimé que l’économie algérienne était sur « la bonne voie », mais qu’il fallait qu’Alger poursuive et accélère les privatisations et les réformes de structures.
Les réformes économiques, imposées par le Fonds monétaire international (FMI) pour sortir l’Algérie de l’ornière d’une économie socialiste à bout de souffle, ont progressé lentement sous le quinquennat de M. Abdelaziz Bouteflika, malgré l’injection d’importants moyens financiers dont jouit le pays grâce à la rente pétrolière.
Depuis l’élection de M. Bouteflika, en...