Clap your hands, swap-swap in Swaziland. La danse de Saint-Guy, du mal blanc. Plus ça s’agite, moins on voit qui est sur la piste. Le shaker bat la cadence. Trémoussez-vous, petits, au lieu de vous ronger les sangs. En attendant l’heure H, comme la bombe du même nom. Amusez-vous un peu avec des pétards mouillés. Genre relance Kansienne, ou flamboyant nouveau swap ranci à l’ancienne.
La ronde, la farandole, est aussi ambiguë qu’un match de catch entre deux viragos. Partout on vaporise des demi-vérités. Pour épaissir le mystère, tout en faisant diversion. Tenez, ces deux propositions grammaticales, que résout une même équation : les Libanais éliront seuls leur président, et d’un. Kanso ne parle pas au nom de la Syrie, et de deux. C’est vrai, et c’est pas vrai, et de trois.
Prenons le fond, la présidentielle, avant la forme, le swap. Les seules évidences indéniables sont que la Syrie, comme le président Assad l’a précisé, garde au Liban une influence déterminante. Ensuite, et surtout, que la présidentielle s’inscrit à ses yeux comme une carte de négociation dans son dialogue (de sourds) avec l’Amérique.
Ici, avant d’évoquer les probabilités évolutives de ce contentieux capital, il est nécessaire de porter son attention sur la méthode de traitement que lui applique Damas. Les commandes diplomatiques, tenues par le chef de l’État épaulé par le ministre des AE, suivent une orientation aussi claire, aussi explicite que classique. Il faut négocier, sinon c’est l’isolement garanti, étant donné le tableau arabe disloqué. Mais pas en position de faiblesse. Faire des concessions périphériques, sur l’Irak ou le Liban par exemple. Mais résister au centre. Sur les Palestiniens, nucléus du conflit régional. Et, sans doute surtout, sur les réformes parachutées dites de démocratisation.
Un point capital, qui nous touche directement. Alors même qu’il ne nous concerne apparemment que par la bande (des taëfistes). Brève explication de texte : l’offensive US visant le système syrien, invité comme d’autres à se transformer, bascule immédiatement dans un dossier de rapports de force intérieurs à la fois traditionnel et nouveau. On le sait, tout pouvoir monolithique repose sur le contrôle de ces clivages sociopolitiques qui sont le fruit inévitable d’un tissu ethnique ou communautaire bigarré. Dans l’enceinte commune, on retrouve donc des tensions liées à des tendances relevant de l’appartenance originelle. À cela vient s’ajouter l’impact, en termes de centres de décision distincts, du choc entre deux courants de pensée opposés : les modérés et les durs. Les réformateurs et les conservateurs. Les colombes et les faucons.
Cette réalité intérieure conditionne fortement, pour maintenant comme pour plus tard, la politique extérieure de Damas. En fait, le Liban instrumentalisé, est au centre même de la partie qui se joue entre décideurs. Car, à tort ou à raison, les deux coloris en présence estiment qu’avec un tel levier, une telle plaque tournante, on peut infléchir le rapport à Washington. En imprimant à cette plaque tournante une rotation à gauche (le bâton), ou à droite (la carotte). La tactique qui détermine la stratégie, en somme.
Tendances
Dès lors, ce que l’on observe en filigrane, c’est le réveil de la vieille garde barricadée dans la Cité interdite du tout S.R. Qui exploite, sans doute, les impensables secousses de l’attentat de Mazzé, des incidents avec les Kurdes, le semi-échec de l’ouverture bancaire symbole des réformes et l’effet pesant des sanctions US (selon le ministre syrien du Commerce). Pour justifier sinon une reprise en main, du moins une correction de trajectoire, en direction des recettes bloquées qui, après tout, ont assuré à la fois l’unité nationale et la pérennité du pouvoir dit unique pendant trente-cinq ans.
Pour tout dire, si la décision officielle relève toujours des hautes autorités et de leurs assistants diplomatiques, les tenants du conservatisme gardent suffisamment de contrôle sur les rouages de sécurité, ou de renseignement, pour avoir leur mot à dire. Et c’est peut-être bien ce mot que l’on entend du côté de Beyrouth. D’Anjar ou de Baalbeck.
C’est ce qui explique, retour à la case départ, pourquoi Kanso parle si haut, en son nom propre, comme il dit par égard pour Assad. Qui lui-même souhaite laisser carte blanche aux Libanais, tout en reconnaissant que ceux qui pensent que la Syrie est hors du coup sont de simples fadas, de niais idéalistes. En tout cas, l’hymne à la reconduction qui mobilise aujourd’hui les chœurs de l’Armée rouge est entonné, répétons-le, à l’adresse de l’Amérique. Afin qu’elle entende bien cette sorte d’Aka ! de rugbymen néo-zélandais résolus à se battre pieds et poings (c’est le mot) pour gagner le match livré en terrain tiers.
Le hic, c’est qu’on ne peut pas intimider par des cris de combat un adversaire sourd comme un pot. Les gesticulations qui vont avec doivent même lui paraître risibles. Les Américains disent et répètent que le Liban n’est pas à négocier. Qu’il faut lui redonner son autonomie. Donc en principe, c’est une erreur, que commettent d’ailleurs pareillement faucons et colombes syriens, que de trop mettre en avant la carte libanaise. Et la radicalisation accentuée du côté des décideurs (qui balaient d’une pichenette les rêves chez eux-mêmes, comme ici, d’un mieux de détente) pourrait leur jouer un mauvais tour. Dont les indépendantistes chez nous devraient savoir profiter. Si tant est qu’ils savent voir plus loin que le bout de leur nez.
Mais après le 30 juin irakien, qui sait, Washington pourrait retrouver l’ouïe. Sinon, il y aurait quelque chance que pour la reconduction ce soit. Oui.
Jean ISSA
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La ronde, la farandole, est aussi ambiguë qu’un match de catch entre deux viragos. Partout on vaporise des demi-vérités. Pour épaissir le mystère, tout en faisant diversion. Tenez, ces deux propositions grammaticales, que résout une même équation : les Libanais éliront seuls leur président, et d’un. Kanso ne parle pas au nom de la Syrie, et de deux. C’est vrai, et c’est pas vrai, et de trois.
Prenons le fond, la...