Actualités - CHRONOLOGIE
Prostitution - Bars à karaoké et « clubs de santé » servent souvent de façade à des bordels de luxe Les call-girls étrangères, premières bénéficiaires de la paix au Sri Lanka
le 15 juin 2004 à 00h00
La trêve conclue avec la guérilla séparatiste tamoule et la reprise de l’activité touristique qui en a découlé ont provoqué un boom de la prostitution de luxe au Sri Lanka, en particulier par des call-girls étrangères. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en février 2002, qui a mis fin à un conflit plus que trentenaire, les bars, boîtes de nuit et casinos ont poussé comme des champignons dans la capitale Colombo, qui s’était jusqu’alors endormie par crainte d’attentats.
Mais les bars à karaoké, les « clubs de santé » et centres « d’acupuncture » chinoise servent souvent de façade à des bordels de luxe, selon la police, qui pointe également du doigt les hôtels de standing comme lieu de rendez-vous des prostituées ukrainiennes, chinoises ou thaïlandaises. « Le nombre de prostituées étrangères augmente », admet l’inspecteur général adjoint, Jayantha Wickremaratne, assurant « avoir un plan » pour lutter contre ce nouveau phénomène sans pouvoir en dire davantage.
La semaine dernière, un vice-ministre avait été découvert dans un bordel de luxe, où deux heures passées avec une étrangère sont facturées 10000 roupies (100 dollars), selon la police. La semaine dernière également, quatre Ukrainiennes ont été interpellées avec huit Sri Lankaises dans un appartement de la banlieue de Colombo transformé en maison de passe par une femme bien connue de la police. « Cette “madame” n’avait qu’un appartement à la fin des années 80. Aujourd’hui, elle en gère quatre », a expliqué Sarath Lugoda, responsable du raid policier contre le lupanar.
Le retour des touristes, dont le nombre a bondi d’un quart l’an dernier pour atteindre plus d’un demi-million, a provoqué un afflux des prostituées étrangères et de la criminalité à Colombo, notamment en raison des vives tensions avec les call-girls « locales ». La police a récemment relevé plusieurs attaques, à l’explosif ou par balles, contre des maisons closes offrant les services d’étrangères. Une cinquantaine d’étrangères ont été interpellées cette année à Colombo mais la seule loi qui peut leur être opposée, et qui punit le « vagabondage », n’inflige qu’une amende de 500 roupies (5 dollars).
Selon la police, des Chinoises, Thaïlandaises et Ukrainiennes travaillent au Sri Lanka pendant six mois avant de rejoindre Singapour dans le cadre d’un trafic d’êtres humains. Ce réseau est d’autant plus difficile à démanteler que le Sri Lanka accorde un visa de trente jours à leur arrivée aux ressortissants de soixante-dix pays et que la loi qui permet l’expulsion en cas de dépassement d’autorisation de séjour n’est souvent pas appliquée. « On ne peut vraiment pas faire grand-chose pour empêcher des femmes de venir ici pour se prostituer », reconnaît un haut responsable de l’immigration.
La trêve conclue avec la guérilla séparatiste tamoule et la reprise de l’activité touristique qui en a découlé ont provoqué un boom de la prostitution de luxe au Sri Lanka, en particulier par des call-girls étrangères. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en février 2002, qui a mis fin à un conflit plus que trentenaire, les bars, boîtes de nuit et casinos ont poussé comme...
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