Actualités - CHRONOLOGIE
Népal - Pemba Dorji Sherpa affirme avoir vu des « ombres noires » près du sommet Les esprits des alpinistes morts hantent l’Everest
le 15 juin 2004 à 00h00
Est-ce l’effet de l’altitude et de la fatigue, mais le sherpa qui détient le record de vitesse de l’ascension de l’Everest affirme que les esprits des alpinistes morts hantent les pentes du plus haut sommet du monde. Pemba Dorji Sherpa, 26 ans, qui dit n’avoir mis que huit heures et dix minutes le 21 mai dernier pour parvenir à 8848 m d’altitude, a raconté avoir vu des « ombres noires » près du sommet. « J’étais en train de battre le record et je me suis arrêté trois fois entre 8000 et 8748 m pour boire du thé. Là, sur un îlot rocheux, j’ai vu des esprits qui ressemblaient à des ombres noires venir vers moi, me tendre les mains et quémander quelque chose à manger », a dit M. Pemba. « Je pense que c’était les esprits des alpinistes tués pendant ou après l’ascension de l’Everest », dit-il, évoquant les quelque 200 personnes qui ont perdu la vie sur le « toit du monde ». « Beaucoup de corps sont encore sur la montagne, et la victime d’une chute reste toujours pendue à sa corde », a dit le sherpa qui propose que l’on observe des rites et cérémonies pour la délivrance des âmes des disparus. Mais les sceptiques doutent de la véracité de ce témoignage, qu’ils attribuent plutôt au fruit d’une imagination soumise au stress et au manque d’oxygène à très haute altitude. Kamal Krishna Shrestha, universitaire et scientifique népalais de renom, se dit incrédule. « Je pense que les déclarations de Pemba sont une illusion ou une hallucination due à la fatigue physique de l’escalade. Les apparitions d’esprits sur l’Everest ne seraient crédibles que s’ils avaient également été vus par d’autres », dit-il.
Il note que lorsque le corps du Britannique George Mallory a été découvert en 1999 par une expédition, « aucun des montagnards n’a parlé d’esprits ». Mallory et son compagnon de cordée Andrew Irvine ont péri sur l’Everest en 1924 après avoir été aperçus une dernière fois relativement près du sommet. Certains continuent de se demander s’ils n’ont pas été les premiers à conquérir la montagne, bien avant le Néo-Zélandais Edmund Hillary et du sherpa Tenzing Norgay, en 1953.
M. Pemba est déjà au centre d’une autre controverse, sur son propre exploit. Le ministre népalais du Tourisme a ouvert une enquête après qu’un autre sherpa, Lakpa Gelu Sherpa, qui détenait avant lui le record de l’ascension la plus rapide, eut estimé que le temps était trop mauvais ce jour-là, notant également qu’aucun témoin ne peut certifier que Pemba est bien parvenu au sommet.
Milan Shakya, anthropologue à l’Université de Tribhuvan de Katmandou, relève que la croyance aux esprits n’est pas rare au Népal. « Avant une ascension, on observe des rites et on porte des amulettes pour le salut de ceux qui mourraient dans un accident », dit-il. M. Pemba lui-même, qui est bouddhiste, portait un médaillon du dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains. « Je n’ai pas eu peur des esprits grâce au médaillon du dalaï-lama et d’une amulette donnée par un bonze d’un monastère de la région de l’Everest avant l’ascension », dit-il.
Ang Tshering Sherpa, président de la Nepal Mountaineering Association, est d’accord avec M. Pemba pour l’observation de rites en faveur des âmes errantes de l’Everest. « Nous croyons à l’existence des esprits des morts et nous pensons qu’il faut observer des rites funéraires », indique-t-il.
Est-ce l’effet de l’altitude et de la fatigue, mais le sherpa qui détient le record de vitesse de l’ascension de l’Everest affirme que les esprits des alpinistes morts hantent les pentes du plus haut sommet du monde. Pemba Dorji Sherpa, 26 ans, qui dit n’avoir mis que huit heures et dix minutes le 21 mai dernier pour parvenir à 8848 m d’altitude, a raconté avoir vu des « ombres...
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