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Actualités - CHRONOLOGIE

CONGRÈS - Exposé, à l’hôpital Hayek, des incidences médico-légales en France « Les médias banalisent les prouesses chirurgicales »

« Chirurgie laparoscopique, incidences médico-légales en France », tel est le thème de la conférence donnée par le Dr Jean-Henri Alexandre, membre de l’Académie nationale de chirurgie, expert à la Cour d’appel de Paris, expert national agréé à la Cour de cassation, à l’hôpital Hayek. La conférence s’inscrivait dans le cadre du congrès sur « La proctologie et statiques pelviennes » organisé par la Société libanaise de chirurgie générale. « La chirurgie laparoscopique a atteint sa majorité quinze ans après sa naissance et ses indications se sont précisées et étendues à condition que les taux de succès, ceux des complications, des morbidités et des mortalités soient égaux, non supérieurs à ceux, jugés acceptables, de la chirurgie ouverte », explique le Dr Alexandre, qui note qu’en France, en cas de complications, d’insatisfaction ou de décès, les patients et leurs familles, conseillés par leurs avocats, deviennent procéduriés pour être indemnisés, « d’où le nombre accru des plaintes, sous prétexte de fautes ou même d’aléas thérapeutiques, depuis que la loi Kouchner, promulguée en mars 2002, a redéfini les droits des malades, les obligations d’assurances en reconnaissant la notion d’aléa thérapeutique et l’indemnisation des affections nosocomiales ». « En cas de “mal practice”, les patients invoquent le principe de précaution ou de sécurité, ou aussi la perte de chances, poursuit le médecin. L’avocat, quant à lui, cherchera à identifier une faute dans le consentement éclairé, la technique, le matériel, dans la clinique à travers le matériel, le personnel, une prothèse ou une infection nosocomiale. » Et les médias ne facilitent pas la tâche, estime le Dr Alexandre. « Ils ont ouvert la population à la connaissance médicale, souligne-t-il. Ils ont mis l’accent sur les immenses possibilités diagnostiques et thérapeutiques, banalisant les vraies prouesses. Ils ont également éveillé les patients à l’idée de se défendre, mais ont omis les longues études comme les difficultés des actes. Tout paraît si simple à la télévision et si rapide. Un acte de cinq heures est ainsi résumé en deux minutes ! La complication ne doit donc plus exister et la mort est devenue inacceptable, d’autant qu’il faut trouver un fautif ou, à défaut, un payeur. Le médecin a été poussé bien loin de son piédestal ! » Rappelant que les actes du chirurgien sont surveillés et que sa responsabilité face au patient est personnelle et contractuelle, le Dr Alexandre précise que la responsabilité peut devenir plurielle, impliquant ainsi les biologistes, les radiologistes et les anesthésistes. Passant en revue les différents décrets sur la responsabilité des médecins, l’expert juridique s’est également attardé sur « la responsabilité en chiffres », le coût des indemnisations, le nombre des plaintes enregistrées en 2002, les juridictions, les sanctions encourues par les chirurgiens et les principaux types d’indemnisation. Gare au suivi médical insuffisant Comment le chirurgien peut-il se protéger ? « Il doit fournir au patient une information claire, loyale, appropriée sur la maladie et son évolution sans intervention, sur l’indication à opérer, donnant les points de techniques utiles et énonçant les risques, même exceptionnels, dont le décès et les invalidités possibles et les alternatives à l’intervention qu’il propose, répond le médecin. La preuve que l’information a été fournie doit être apportée par le chirurgien. Ce consentement éclairé est plus convaincant selon nous s’il est écrit, manuscrit, avec dessins, signé huit jours avant l’opération. Des documents, adressés au médecin traitant, sont preuves de présomption. L’absence de ce consentement est une faute de conscience morale. » Le Dr Alexandre évoque par la suite les devoirs du chirurgien en pré et post-opératoire et précise que les décès « sont toujours mal acceptés, surtout s’ils ne sont pas attendus ou mal annoncés, d’où les plaintes pour homicides involontaires ». Il établit une distinction entre la complication et la faute médicale, précisant que les juges « se réfèrent aux critères les plus sévères que sont les codes de bonne conduite et les conclusions des conférences de consensus ». « Ils admettent avec réticence certaines complications de la chirurgie, les complications graves de la laparo-chirurgie et les décès post-opératoires, ajoute-t-il. Ils n’ont aucune indulgence pour l’insuffisance d’informations, les “learning curves” et pour des soins post-opératoires imparfaits. » Et de mettre en garde contre le suivi insuffisant, concluant : « Sous la menace croissante des plaintes et la sévérité des juges, le chirurgien doit se conformer avec très grande rigueur à ses obligations, sa conscience, ses compétences et son cœur. Il doit se rappeler qu’il sera toujours très protégé par le dialogue, surtout en cas de complication. » Soigner dans l’espace Une méthode utilisant les ultrasons, mise au point par la Nasa pour l’examen médical des astronautes qui passent plusieurs mois dans l’espace, devrait trouver de nombreuses applications sur Terre, dans les situations d’urgence, selon les auteurs de cette technique. La procédure ne demande aucune connaissance médicale, pourvu que la machine à ultrasons puisse être couplée à un téléphone, l’Internet ou une connexion sans fil, pour transmettre des images jusqu’à l’écran du médecin qui saura les interpréter et établir un diagnostic. Des joueurs de hockey de l’équipe de Detroit (Michigan), les Red Wings, ont été parmi les premiers à tester avec succès la technique, en direct du vestiaire : reliée à un écran de l’hôpital Henry Ford, la machine à ultrasons a permis à un radiologue d’examiner en temps réel, avec l’aide de l’entraîneur, une épaule, un coude, un genou, une main et un pied. Les images ont été reçues instantanément à l’hôpital et auraient été d’une qualité suffisante pour confirmer la présence d’une blessure. « Les techniques à ultrasons vont augmenter les chances de soigner les urgences médicales dans l’espace et sur Terre », a estimé le Dr Scott Dulchavsky, responsable du service de chirurgie du Henry Ford Hospital à Detroit et de l’équipe testant la méthode à la Nasa, qui précise : « Nous étudions la technologie du téléphone satellitaire pour permettre à cette technique d’être étendue pour une utilisation dans les ambulances ou sur les lieux d’un accident. » Le génome du rat de laboratoire «séquencé» Le génome du rat de laboratoire ou rat surmulot (Rattus norvegicus) a été décrypté à 90 %, selon des travaux publiés dans la revue scientifique britannique Nature. C’est le troisième mammifère, après l’homme et la souris, dont le génome est «séquencé». Largement utilisé dans la recherche pour déterminer l’évolution de maladies ou tester des médicaments, Rattus norvegicus devrait, selon les spécialistes, encore mieux contribuer au progrès médical, maintenant que son ADN a été quasi totalement déchiffré. Presque tous les gènes humains connus pour être associés à des maladies ont des équivalents (avec des modifications) dans le génome du rat, d’où l’importance de ce rongeur comme modèle biologique, soulignent les chercheurs regroupés au sein du Rat Genome Sequencing Project Consortium, qui a réalisé le séquençage. Avec 2,75 milliards de lettres ou paires de bases, l’ADN du rat est plus petit que celui de l’homme (2,9 milliards) mais plus grand que celui de la souris (2,6 milliards). Mais ces trois espèces ont environ le même nombre de gènes, soit de 25 000 à 30 000. La comparaison de l’ADN du rat avec ceux de l’homme et de la souris permet aussi de mieux comprendre l’évolution du génome des mammifères, alors que se poursuit par ailleurs le décrytage de l’ADN du chimpanzé, du macaque, du chien, de la vache et de l’opossum. Un vaccin anti-SRAS ? Un vaccin expérimental contre la pneumopathie atypique testé sur des souris a donné des résultats prometteurs, selon des travaux américains publiés dans la revue scientifique britannique Nature. Gary Nabel et des collègues, du Centre de recherche vaccinal du NIAID, ont confectionné un vaccin à ADN qui code pour une protéine de la surface de l’enveloppe du coronavirus responsable du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère). Le virus se sert de cette protéine pour accéder aux cellules et les infecter. Le petit morceau de matériel génétique utilisé pour la préparation vaccinale est toutefois insuffisant à lui seul pour reproduire le virus, et donc une infection. En revanche, il permet de stimuler une réponse immunitaire protectrice chez le sujet vacciné, à l’aide d’anticorps et de cellules, selon les chercheurs. Le principe du prototype de vaccin est de faire produire par les cellules de l’organisme des protéines similaires à celles se trouvant à la surface du virus, afin de permettre au système immunitaire de bâtir une défense capable de reconnaître et de neutraliser le virus du SRAS. Diabète type 1 : résultat prometteur d’un médicament Un médicament expérimental a eu l’effet d’un vaccin en prévenant la survenance d’un diabète de type 1 sur des souris prédisposées à la maladie, ont annoncé des chercheurs américains. Le diabète de type 1, qui touche plus d’un million d’Américains, est en général causé par la destruction des cellules bêta du pancréas, le rendant incapable de produire l’insuline. La substance mise au point a pu empêcher ce processus de destruction, selon des travaux présentés lors d’une conférence de l’American Chemical Society à Anaheim, en Californie. Le médicament appelé ISO-1 paraît empêcher le processus d’inflammation associée au déclenchement du diabète de type 1. La substance est prometteuse pour les personnes prédiabétiques, à haut risque de développer un diabète de type 1, notamment pour des raisons génétiques. Des essais cliniques sont maintenant nécessaires. Plusieurs années pourraient s’écouler avant une mise sur le marché, si l’efficacité du médicament est confirmée, a précisé le professeur Youssef al-Abed, qui a dirigé l’étude.
« Chirurgie laparoscopique, incidences médico-légales en France », tel est le thème de la conférence donnée par le Dr Jean-Henri Alexandre, membre de l’Académie nationale de chirurgie, expert à la Cour d’appel de Paris, expert national agréé à la Cour de cassation, à l’hôpital Hayek. La conférence s’inscrivait dans le cadre du congrès sur « La proctologie et statiques...