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EN LIBRAIRIE - Deuxième volet de la fresque historique et sentimentale de Carole Dagher «Le seigneur de la soie»: histoires mêlées
Par GHANDOUR Maya, le 11 juin 2004 à 00h00
Dans un Liban terrain des rivalités entre les grandes puissances européennes éclate, en 1840, un soulèvement contre les abus de Béchir II Chéhab et de son suzerain, Méhémet-Ali, vice-roi d’Égypte et maître du pays depuis 1831. Les affrontements entre druzes et maronites deviennent violents (massacres de 1860). La France, qui assurait la protection des maronites, intervient en 1861 et fait reconnaître par les Ottomans l’autonomie du «Mont-Liban». Voilà, en résumé extrêmement concis, les grandes lignes historiques du roman Le seigneur de la soie, de Carole Dagher.
Diplômée de Sciences-Po, journaliste, auteur de nombreux essais politiques, Dagher est devenue romancière sur le tas, suite à une rencontre avec l’éditeur de Plon qui lui a suggéré de combler une lacune: tisser une trame romantique avec pour toile de fond le Liban du XIXe siècle. Après des mois de recherches entreprises à Deir el-Qamar, elle se retrouve avec une masse d’informations qui dépasse de loin ses espérances. «Il y a de quoi en faire dix volumes», s’était-elle exclamée. Elle s’en tiendra finalement à trois. Voilà donc aujourd’hui, Le seigneur de la soie, second volet de la fresque historique et sentimentale de Carole Dagher, après Le couvent de la lune, épopée qui racontait la naissance du Liban moderne.
En écrivant le tome 1, Carole Dagher avait découvert ses «racines historiques, culturelles, nationales avec un émerveillement et un bonheur presque enfantins», avait-elle déclaré lors de la remise du prix Ignace Maroun 2003.
Elle a également compris pourquoi l’histoire se répète chez nous: «Parce que nous n’en savons rien, ou pas grand-chose, et que donc nous ne retenons pas les leçons du passé.»
Le seigneur de la soie, c’est l’histoire d’un peuple qui vit dans la psychose des massacres. L’histoire de religions qui se côtoient avec autant d’indifférence que de respect. L’histoire de guerre où l’enjeu est devenu soudain une terre où cohabitaient les belligérants depuis plus de mille ans…
À la mort de son père Karim, premier chevalier de l’émirat du Liban, Francis se retrouve à la tête d’une insurrection déclenchée contre l’occupant égyptien. À la chute de l’émirat, le jeune homme se consacre à l’élevage des vers à soie. Il rencontre une jeune veuve, Agnès Morand, venue établir une filature au Mont-Liban. Une idylle s’ensuit, et Agnès entraîne Francis à Lyon pour qu’il s’initie aux nouvelles techniques de la soie. Mais nous sommes en 1848; les canuts de la Croix Rousse s’insurgent et Francis participe au soulèvement. Ce qui choque le milieu patricien où il évolue et déplaît à Agnès. Leur liaison bat de l’aile. Francis quitte Lyon pour rentrer au pays. Devenu le «seigneur de la soie», Francis tombe amoureux de Yara, la fille de l’émir. Mais cet amour est condamné d’avance.
M.G.H.
Dans un Liban terrain des rivalités entre les grandes puissances européennes éclate, en 1840, un soulèvement contre les abus de Béchir II Chéhab et de son suzerain, Méhémet-Ali, vice-roi d’Égypte et maître du pays depuis 1831. Les affrontements entre druzes et maronites deviennent violents (massacres de 1860). La France, qui assurait la protection des maronites, intervient en 1861 et...
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