Les États-Unis et les pays d’Europe de l’Ouest se sont mis d’accord sur une résolution critiquant l’Iran pour avoir omis de déclarer certains aspects de son programme nucléaire, tout en renonçant à réclamer d’éventuelles sanctions jusqu’en juin, ont indiqué hier des diplomates.
La résolution doit être soumise au Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui compte 35 membres et qui se réunit cette semaine à son siège à Vienne. Les États-Unis ont exercé des pressions pour obtenir un texte plus ferme contre l’Iran, mais la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont souhaité un projet plus modéré pour être assurés de la poursuite de la coopération iranienne avec l’AIEA. Le projet de compromis indique qu’« avec l’inquiétude la plus sérieuse », la résolution constate que la déclaration iranienne d’octobre dernier sur son programme nucléaire « n’a pas donné une image correcte, complète et définitive du programme nucléaire iranien passé et présent ».
Le projet énumère des omissions de l’Iran, incluant celle d’avoir manqué de déclarer « un plan plus avancé qu’indiqué auparavant d’une centrifugeuse » à même de fabriquer de l’uranium hautement enrichi qui pourrait être transformé en arme nucléaire. Le projet se réfère également à un rapport du directeur général de l’AIEA, Mohammed el-Baradei, datant de février et qui indique que la « plupart des laboratoires utilisés pour le programme d’enrichissement des centrifugeuses sont la propriété d’organisations de l’industrie militaire ». La résolution note aussi que l’AIEA « ajournera jusqu’à sa réunion de juin une évaluation des progrès (de Téhéran), en vérifiant les déclarations de l’Iran et en évaluant de quelle manière il convient de répondre aux omissions mentionnées au préalable ».
L’ambassadeur iranien à l’AIEA, Pirooz Hosseini avait estimé que « compte tenu de notre très bonne coopération avec l’agence, il ne devrait pas y avoir de résolution forte déposée contre l’Iran ».
Pourtant lundi, M. el-Baradei s’était dit « très préoccupé » par le fait que Téhéran ait omis de révéler qu’il disposait des plans d’une centrifugeuse sophistiquée (P-2) pour l’enrichissement d’uranium et qu’il avait produit du polonium 210, sorte de « gâchette » pouvant déclencher la réaction en chaîne dans une arme nucléaire.
« Les Iraniens changent leur version pour qu’elle corresponde aux faits », avait alors déploré l’ambassadeur américain Kenneth Brill, en rappelant que l’Iran avait assuré en octobre que son rapport sur ses activités nucléaires était « complet et totalement transparent ». Mais « quand il a été prouvé que ce n’était pas le cas », les Iraniens « ont changé leur version et dit qu’il ne s’agissait pas de la version complète et définitive », avait-il ajouté.
À Téhéran, le chef de la diplomatie Kamal Kharazi a déclaré que l’Iran « n’acceptait pas » d’être déclaré en violation des traités internationaux ni placé sur le même plan que la Libye par l’AIEA car, contrairement à Téhéran, Tripoli a officiellement reconnu avoir cherché à acquérir des armes atomiques.
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