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Actualités - CHRONOLOGIE

Bosnie - Manifestations à Pale contre l’opération « inappropriée » de la Sfor Nouvel échec de l’Otan dans sa traque contre Karadzic

La Force de stabilisation de l’Otan (Sfor) a indiqué hier avoir échoué dans une opération visant à arrêter l’inculpé le plus recherché par le Tribunal pénal international (TPI), l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic. Deux civils, dont un prêtre, ont été grièvement blessés au cours de l’action et sont hospitalisés. À l’annonce de la nouvelle, des milliers de Serbes en colère ont envahi les rues de Pale pour manifester contre ce qu’ils ont qualifié d’opération « inappropriée ». «Nous avons mené une opération internationale à Pale afin d’arrêter Radovan Karadzic. Nous ne l’avons pas trouvé », a déclaré un porte-parole de la Sfor. Située à une quinzaine de kilomètres de Sarajevo, Pale est l’ancien fief de Radovan Karadzic, en fuite depuis 1996, un an après son inculpation par le TPI de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité lors de la guerre de Bosnie (1992-1995). L’opération, au cours de laquelle deux civils ont été blessés, a été lancée au petit matin d’hier avec la participation d’une quarantaine de soldats américains et britanniques de la Sfor. La force de l’Otan a ensuite passé à la police serbe bosniaque les commandes de la suite de l’opération après avoir fouillé une église orthodoxe, ses annexes et la maison du prêtre dans le centre de Pale. « Malgré toutes les mesures prises pour diminuer les risques, deux civils qui se trouvaient dans la maison ont été blessés » lorsque la Sfor a fait sauter les portes à l’aide d’engins explosifs, a précisé le porte-parole. Les blessés, le prêtre Jeremija Starovlah et son fils Aleksandar âgé de 28 ans, ont été évacués vers l’hôpital de Tuzla où ils ont été admis « avec des blessures mettant leur vie en danger », a-t-on appris auprès de l’établissement hospitalier. Le ministre bosniaque des Affaires étrangères, Mladen Ivanic, a déclaré à la suite de l’incident que la « Sfor devait avoir des limites » dans ses opérations. Il a qualifié d’« absolument inacceptable » l’action menée à Pale. « La Sfor déplore ce qui s’est passé avec ces individus », a affirmé son porte-parole. Il a souligné qu’elle « n’avait pas à mener de telles opérations si les autorités locales remplissaient leurs obligations » d’arrêter les inculpés de crimes de guerre. La Sfor a déjà mené plusieurs opérations infructueuses pour arrêter M. Karadzic, 58 ans. La dernière, qui remonte à janvier, avait eu lieu toujours à Pale. Évoquant cette opération, le procureur du TPI, Carla del Ponte, avait affirmé que l’Otan avait manqué de peu d’arrêter M. Karadzic. Pour désorganiser les réseaux de soutien à M. Karadzic, la communauté internationale a gelé les comptes bancaires de quelques dizaines de personnes dont ceux de son frère, de son fils, de sa fille et de son épouse. La police serbe bosniaque a elle aussi mené deux tentatives infructueuses pour arrêter le fugitif, la dernière, qui remonte au 13 mars, a eu lieu à Bratunac dans l’est de la Bosnie. Un « film d’horreur » L’épouse du prêtre orthodoxe blessé durant le raid a qualifié l’opération « du pire film d’horreur » qu’elle ait jamais vu. « Nous avons été réveillés par une puissante explosion et ensuite les soldats de la Sfor ont fait irruption dans notre logement », a déclaré Vitorka Starovlah. Un militaire « a dirigé vers moi son arme pour m’empêcher de m’approcher de mon mari et de mon fils. Mon époux pleurait et appelait à l’aide tandis que mon fils est tombé par terre où il est resté sans bouger et sans parler », a-t-elle ajouté. « C’était horrible (…) et je priais pour qu’ils survivent », a-t-elle poursuivi. Dans l’après-midi, plus de 2 000 Serbes bosniaques ont protesté à Pale contre la manœuvre opérée par l’Otan. Rassemblés dans le jardin d’une église orthodoxe, les manifestants ont brandi des pancartes portant des inscriptions telles que : « Peuple serbe sois digne », « Personne ne va arrêter un Serbe » et « Fidèles à Dieu pour le salut de notre peuple », a rapporté un témoin. « Sfor - fascistes ! » ont scandé les protestataires. Les plus hauts responsable serbes de Bosnie, dont le Premier ministre Dragan Mikerevic et le président du Parlement Dragan Kalinic, ont participé à cette manifestation. À la demande d’un prêtre orthodoxe, les manifestants se sont dispersés sans incident en milieu d’après-midi.
La Force de stabilisation de l’Otan (Sfor) a indiqué hier avoir échoué dans une opération visant à arrêter l’inculpé le plus recherché par le Tribunal pénal international (TPI), l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic. Deux civils, dont un prêtre, ont été grièvement blessés au cours de l’action et sont hospitalisés. À l’annonce de la nouvelle, des...