L’euro a fortement progressé face au dollar hier en fin des échanges, en raison de rumeurs sur l’état de santé du président de la Fed Alan Greenspan puis d’indicateurs US qui ont déçu les attentes des économistes. Il a grimpé jusqu’à 1,2325 $ alors que les opérateurs réagissaient aux rumeurs selon lesquelles Greenspan aurait eu une attaque cardiaque. Mais après que la Fed eut démenti ces rumeurs, affirmant que son président est victime d’un refroidissement, la frénésie de vente de dollars s’est calmée sans pour autant aider le billet vert à recouvrer l’essentiel de son terrain perdu. À cela aurait contribué la publication de mauvais indicateurs US, notamment l’indice d’activité dans le secteur manufacturier de Chicago, qui a fortement baissé à 57,6 points en mars contre 63,6 points en février. Ce chiffre, qui est très inférieur aux attentes des économistes, qui tablaient sur 61,6 points, a donc déçu, surtout que ses composantes montrent que l’économie US reste sur certains aspects, notamment l’emploi, très faible. Ce sentiment a été renforcé par la maigre hausse de 0,3 %, au lieu de 1,5 % comme prévu, des commandes industrielles aux États-Unis en février, en raison essentiellement du recul de 2 % des commandes de biens non durables, de l’augmentation de 0,6 % des commandes non exécutées et de la baisse de 0,5 % des livraisons industrielles. Plus tôt dans la matinée, l’euro avait trouvé appui dans la légère amélioration de l’indice de confiance économique dans sa région à 96 points (+0,1 point) en mars, alors qu’on venait d’apprendre que le nombre de chômeurs en Allemagne a reculé de 120 000 pour s’établir à 4,5 millions. Il avait aussi profité du plongeon du dollar face au yen dans les échanges asiatiques à la veille de la publication de l’enquête Tankan sur le moral des entreprises japonaises. Compte tenu de tous ces facteurs conjugués, la monnaie unique est parvenue à se négocier finalement à New York en hausse de 1,17 % à 1,2317 $ contre 1,2175 $ la veille. Les Bourses en baisse La Bourse US était en baisse, après deux jours de hausse, suite à la publication de mauvais indicateurs économiques aux États-Unis. La décision de l’Opep de réduire sa production est venue s’ajouter à la morosité de la cote. À l’exception des compagnies pétrolières, en forte hausse, les autres secteurs, surtout les compagnies aériennes et l’automobile, étaient tous en repli. Les Bourses européennes ont vu fondre d’un coup la totalité de leurs gains de la matinée pour terminer en territoire négatif dans le sillage des marchés US. Elles ont été affectées par la double hausse des prix pétroliers et de l’euro, nocive pour la croissance et pour les sociétés exportatrices. Les rumeurs sur l’état de santé de Greenspan ont rendu aussi les marchés du Vieux Continent très nerveux. À la Bourse de Beyrouth, les actions A et B de Solidere ont continué à être recherchées, se négociant à 5,12 $ contre 5,09 $ et à 5,15 $ contre 5,02 $ respectivement. Élie KAHWAGI