La délégation de l’industrie et du commerce allemand au Liban est en passe de réduire, dans une première étape, sa représentation à Beyrouth. Il s’agit d’instructions strictes du ministère allemand de l’Économie. Des instructions qui affectent également l’ensemble de la présence des délégations dans la région, à savoir la Syrie, la Jordanie et la Palestine. Raison invoquée officiellement : les compressions budgétaires. La priorité du ministère allemand de l’Économie va pour le moment à l’Irak. Le montant des coupes budgétaires devrait permettre le financement d’une éventuelle antenne à Bagdad. La délégation allemande s’est installée à Beyrouth en 1995, alors que le processus de reconstruction du Liban était amorcé. Plusieurs compagnies allemandes avaient à cette époque remporté des contrats d’entreprise générale. Il s’agit notamment de Hochtief pour l’aggrandissement de l’AIB et de Zublin pour l’édification du campus de l’Université libanaise, à Hadeth. Au niveau des échanges entre le Liban et l’Allemagne, le pays du Cèdre, compte tenu de sa superficie et du nombre de ses habitants, a enregistré des résultats performants par rapport à certains pays voisins comme la Syrie et la Jordanie. Ainsi, pour 2003, les échanges libano-allemands se sont élevés à 420 millions d’euros, alors que ceux de l’Allemagne avec la Syrie et la Jordanie ont totalisé respectivement 350 et 320 millions d’euros. Les échanges entre l’Allemagne et l’Égypte se sont élevés à un milliard d’euros alors que la population égyptienne est de près de 66 millions de personnes. Un expert économique s’est interrogé sur le bien-fondé de la décision de réduire la représentation de la délégation de l’industrie et du commerce à Beyrouth alors que l’Allemagne commence à jouer un rôle politique important au Liban et dans la région, au lendemain de sa médiation réussie dans l’affaire de l’échange des otages entre le Hezbollah et Israël. Contacté par L’Orient-Le Jour, un responsable de la délégation à Beyrouth a affirmé que l’entité juridique de la représentation est maintenue et que les projets de coopération avec les Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture au Liban, financés par la Sequa et gérés par la délégation, se poursuivront dans le respect des échéances. « La réduction de la représentation dans la capitale libanaise se traduit pour le moment par une réduction du nombre de son personnel, la délégation poursuivant son actitivé ordinaire », a-t-il ajouté. Le Conseil d’hommes d’affaires libano-allemands (LGBC) présidé par Toufic Gargour poursuivra sa coopération étroite avec la délégation. Le Conseil compte quelque cent quarante membres actifs. L.M.