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Réformes - Le président égyptien rejette « avec force » les recettes toutes faites Moubarak prend la tête d’une fronde contre le remodelage américain du P-O

Le président égyptien Hosni Moubarak a pris la tête d’une fronde contre le projet américain du « Grand Proche-Orient », quelques semaines avant de rencontrer à Washington le président George W. Bush pour un « dialogue stratégique » entre les deux pays. À l’issue d’une courte visite mercredi en Arabie saoudite, M. Moubarak a « rejeté avec force », selon le quotidien al-Ahram, les « recettes toutes faites » proposées de l’extérieur, notamment par les États-Unis, pour le remodelage politique du Proche-Orient après la guerre en Irak. Le président Moubarak a fait ces remarques aux journalistes égyptiens dans l’avion qui le ramenait de Ryad au Caire. Al-Ahram ajoute que le chef de l’État a souligné que « les réformes sont nécessaires et inévitables, à condition que le projet soit une émanation de l’intérieur et soit conforme aux besoins et aux convictions des peuples ». Les trois quotidiens gouvernementaux al-Ahram, al-Akhbar et al-Goumhouria ont publié hier de très larges manchettes à la une répercutant en gros titres le refus présidentiel. L’Égypte et l’Arabie saoudite sont les principales cibles du projet du « Grand Proche-Orient » de remodelage politique d’une région, qui s’étend du Pakistan à la Mauritanie, en passant par l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban et le Maghreb arabe, selon des indications diffusées la semaine dernière par la presse arabe. Ce projet doit être soumis par les États-Unis en juin au G-8, les pays les plus industrialisés. Le président Moubarak doit se rendre à Washington mi-avril pour ouvrir un « dialogue stratégique » avec les États-Unis sur la place et le rôle de l’Égypte au Proche-Orient, mais ce rendez-vous annuel n’avait toujours pas été confirmé de source officielle. En 2003, M. Moubarak s’était abstenu d’effectuer sa visite annuelle aux États-Unis en raison de la guerre en Irak. Les analystes de la presse égyptienne ont accueilli avec circonspection, sans les rejeter explicitement, les propositions américaines de réformes dans la région. Mais ils ont souligné, pour la plupart, leur caractère « unilatéral » et le fait qu’elles ne tiennent pas compte des acteurs locaux dans la définition du contenu et du rythme des réformes proposées. Un commentateur d’al-Akhbar estime que le projet est une « cote mal taillée qui ne sied pas à tous les États de la région », et qu’il n’accorde pas une place suffisante au conflit israélo-palestinien, voire qu’il « l’occulte » totalement. Mohammed Sid-Ahmed (al-Ahram) craint, de son côté, que le projet américain ne fasse « perdre à la cause palestinienne son caractère spécifique et sa place centrale », en laissant « la région prisonnière d’une violence interminable ». En revanche, Hala Moustapha, rédactrice en chef du magazine Démocratie, publié par le Centre d’études politiques et stratégiques (CEPS) d’al-Ahram, propose, en substance, que les Arabes cherchent un « terrain d’entente pour engager le dialogue » avec les États-Unis, en substituant cette nouvelle démarche à celle basée sur les « confrontations, les pressions et les immixtions internes, d’un côté, le refus, l’opposition et la haine, de l’autre ». Elle estime que le projet « n’est pas aussi opaque et obscur qu’on le dit », tout en soulignant que « la réforme politique figure sur le calendrier national » en Égypte et qu’elle ne « pourra être réalisée concrètement sans une volonté et une conviction internes ». M. Moubarak, selon la presse, a par ailleurs affirmé avoir prévenu les Américains contre les « jours noirs » qui les attendent en Irak après la guerre.
Le président égyptien Hosni Moubarak a pris la tête d’une fronde contre le projet américain du « Grand Proche-Orient », quelques semaines avant de rencontrer à Washington le président George W. Bush pour un « dialogue stratégique » entre les deux pays.
À l’issue d’une courte visite mercredi en Arabie saoudite, M. Moubarak a « rejeté avec force », selon le quotidien al-Ahram,...