Après avoir annoncé mardi l’ouverture du capital du motoriste et équipementier Snecma,...
Actualités
FRANCE Déficit oblige, Raffarin veut privatiser et ne pas se mêler des OPA
le 27 février 2004 à 00h00
En affirmant hier que « la vocation de l’État n’est pas d’être un acteur capitaliste », le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a confirmé sa volonté de poursuivre les privatisations, mais aussi de rester neutre en cas d’OPA sur des groupes français, pour réduire le déficit public.
Après avoir annoncé mardi l’ouverture du capital du motoriste et équipementier Snecma, M. Raffarin a indiqué, lors d’une recontre avec la presse économique, qu’il fallait s’attendre à de nouvelles opérations de privatisations ou de cessions de capital public d’entreprises du secteur concurrentiel.
Car si le Premier ministre se félicite de « l’accélération de la croissance » entrevue fin 2003, « porteuse d’espoir » selon lui, l’embellie économique française, modeste, ne semble pas pour l’instant suffisante à elle seule pour ramener le déficit public de la France sous les 3 % du Produit intérieur brut en 2005, contre 4 % fin 2003, comme elle s’y est engagée auprès de Bruxelles.
Pour y parvenir, outre « la discipline budgétaire », c’est-à-dire une maîtrise des dépenses, et « la vente de locaux qui ne sont pas essentiels au patrimoine de l’État », M. Raffarin a indiqué compter sur des privatisations ou ouvertures de capital d’entreprises publiques.
Dans ce cadre, le gouvernement a fait le nécessaire selon M. Raffarin pour avoir la capacité, lorsqu’il le jugera nécessaire, de se désengager du capital de plusieurs entreprises comme « Renault, Dassault ou France Télécom ». Quant à EDF, « le changement de statut est notre première priorité », a-t-il ajouté.
Dans l’optique de Matignon, le désengagement de l’État des entreprises du secteur concurrentiel aurait également l’avantage d’éviter de remettre au pot en cas de déboires financiers.
« Il semblerait que nous ne soyons pas faits pour les opérations internationales », a-t-il remarqué, faisant allusion à France Télécom et EDF, la première ayant bénéficié d’une ligne de crédit de 9 milliards d’euros, et la seconde de 1,2 milliard d’euros d’avantages fiscaux, dénoncés par Bruxelles.
D’une manière générale, M. Raffarin estime que l’État ne peut plus se permettre d’intervenir ainsi dans le secteur concurrentiel, « sous peine de voir ses finances publiques exploser ».
Il écarte du coup toute possibilité d’intervention pour soutenir un groupe français qui serait menacé par une OPA (Offre publique d’achat) de la part d’un groupe étranger, comme cela est évoqué actuellement avec Vivendi et l’Anglais Vodafone, ou Danone et l’Américain Unilever.
Il faudrait à ces entreprises « un soutien massif de l’État pour lever ces menaces et ce ne serait pas raisonnable », a ainsi prévenu le Premier ministre.
En affirmant hier que « la vocation de l’État n’est pas d’être un acteur capitaliste », le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a confirmé sa volonté de poursuivre les privatisations, mais aussi de rester neutre en cas d’OPA sur des groupes français, pour réduire le déficit public.
Après avoir annoncé mardi l’ouverture du capital du motoriste et équipementier Snecma,...
Après avoir annoncé mardi l’ouverture du capital du motoriste et équipementier Snecma,...
Les plus commentés
BDL : le jeu dangereux de Joseph Aoun
Naïm Kassem : La résistance continue par sa présence et sa sagesse
Au Liban-Nord, le massacre d’oiseaux migrateurs se poursuit en toute impunité