Actualités - CHRONOLOGIE
EXPOSITIONS - Quarante photographies au Monnot signées Gérald Aeschlimann et Élie Khalifé « Regards croisés » sur la Suisse et le Liban
le 27 février 2004 à 00h00
«Regards croisés ». Le titre de cette exposition, qui se déroule dans le hall du théâtre Monnot jusqu’au 13 mars, porte bien son nom. Quarante photos, une sélection de 20 clichés pour chacun des deux photographes en raison de la grandeur de la salle, racontent les pérégrinations d’un Suisse au Liban, Gérald Aeschlimann, et ceux d’un Libanais en Suisse, Élie Khalifé. Une idée originale trouvée autour d’une bonne table, après beaucoup de discussions arrosées d’autant de vin. Ces deux amoureux de la photo en noir et blanc (qui demeure, d’ailleurs, la plus expressive, la plus percutante de cet art) n’avaient jamais pensé exposer leurs travaux, refusant même de dater les prises de vues, du moins pour cette manifestation. Ils ont voulu en faire une manifestation hors temps.
Ingénieur d’environnement, Gérald Aeschlimann ne sort jamais sans son appareil photo. Il possède d’ailleurs une belle collection. Diplomate, son épouse le promène à travers le monde, et il ramène de chaque pays ses impressions sur papier glacé. «C’est pour fixer les souvenirs», dit-il. Pour lui, «la photo est un journal de voyage» qu’il raconte si bien, parce qu’il s’imprègne des lieux et même de leur message. Cela lorsqu’il n’en tombe pas amoureux. Il n’y a pas un coin du Liban qu’il ne connaît pas. D’ailleurs, il lui arrive souvent de faire découvrir leur pays à ses amis libanais.
Pour faire sa photo, Gérald Aeschlimann prend son temps, revient souvent sur un même lieu, en fait plusieurs clichés et développe chez lui, dans la chambre de bonne transformée en laboratoire. Aussi, ses petites cuves ne lui permettent-elles pas des aggrandissements grand format. Tant pis, le résultat n’en est pas moins beau.
Le photographe amateur, mais combien professionnel dans son travail, donne à voir des paysages connus du Liban, certes, des scènes de la vie quotidienne, mais livrés d’une manière différente, où rien n’est laissé au hasard. Ses clichés sont faits de clair obscur et de contraste. On peut citer, à ce propos, le fameux vers de Valéry en légende d’un tableau de Manet: «Dormeuse, amas doré d’ombre et d’abandon.»
Pour Élie Khalifé, ce photographe-cinéaste qui n’est plus à présenter, il s’agit tout simplement d’instantanés pris à l’occasion de ses nombreux voyages et flâneries au cours des 15 dernières années. Mais il ne s’agit que de photos réalisées en Suisse, à Genève et Lausanne, plus particulièrement. Ce sont, là aussi, des scènes de rue et des situations, des regards saisissants, le tout d’une beauté exquise, mais évidemment sans aucune recherche, puisqu’il s’agit de clichés pris sur le vif. Cela n’empêche le professionnalisme qui s’en dégage dans l’art de piquer des situations à vif. Des photos qu’il réalise parallèlement à son travail de cinéaste. D’ailleurs, il vient de terminer le tournage d’un moyen-métrage, une comédie baptisée Van Express, et prépare un long-métrage avec un ami suisse.
«Regards croisés» de deux amis photographes qui ne ne prennent pas au sérieux. À voir, certainement, pour le plaisir des yeux.
M.C.
«Regards croisés ». Le titre de cette exposition, qui se déroule dans le hall du théâtre Monnot jusqu’au 13 mars, porte bien son nom. Quarante photos, une sélection de 20 clichés pour chacun des deux photographes en raison de la grandeur de la salle, racontent les pérégrinations d’un Suisse au Liban, Gérald Aeschlimann, et ceux d’un Libanais en Suisse, Élie Khalifé. Une idée...
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