De hauts responsables du Fateh, le principal mouvement palestinien, dirigé par Yasser Arafat, ont tenu hier soir une réunion au sujet de réformes au sein de cette formation et de l’Autorité palestinienne, a indiqué un responsable du Fateh. Le Conseil révolutionnaire du Fateh (CRF) s’est réuni à Ramallah, en Cisjordanie, au QG du dirigeant palestinien Yasser Arafat. C’est la première fois depuis plus de trois ans que cette instance se réunit alors que le mouvement est confronté à des accusations de corruption et d’absence de stratégie cohérente. La tenue d’une conférence générale du mouvement en vue de doter le Fateh d’une nouvelle direction élue sera également à l’ordre du jour, a affirmé le secrétaire général adjoint du CRF, Sakhr Bissesso. Le CRF est une instance au-dessous du comité central. Une centaine de ses membres, sur 126, devaient être en mesure d’assister à la réunion. Si la tenue d’une conférence générale est décidée, elle sera la sixième du mouvement depuis sa création en 1965. Les dernières élections au sein du Fateh, pépinière des hauts cadres de l’Autorité palestinienne, ont eu lieu il y a quinze ans. « Le CRF va écouter des rapports sur la situation politique, organisationnelle et sécuritaire », a précisé M. Bissesso. « Il faut que notre vision politique et sécuritaire soit modernisée. La situation palestinienne actuelle requiert des réformes au sein de l’Organisation de libération de la Palestine et au sein des institutions politiques et sécuritaires de l’Autorité », a-t-il ajouté. Principale composante de l’OLP, le Fateh avait été secoué le 8 février par une pétition signée par plus de 300 de ses membres annonçant leur démission pour protester contre l’absence de réformes. Tout en mettant en doute l’authenticité de cette pétition, des responsables du Fateh avaient souligné après sa publication l’urgence de réformes au sein du mouvement dont sont issus les principaux dirigeants palestiniens, à commencer par M. Arafat, son fondateur. Un groupe armé issu du Fateh, les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, a revendiqué des dizaines d’attentats anti-israéliens meurtriers depuis le début de l’intifada en septembre 2000. Le fonctionnement de ce groupe, une nébuleuse de cellules non hiérarchisées et largement autonomes disséminées dans les territoires palestiniens, a été fréquemment critiqué par des cadres politiques du Fateh.