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Actualités - CHRONOLOGIE

ASSURANCE - Saradar Investment House publie un rapport sur le secteur Le mouvement de concentration des compagnies doit se poursuivre

Le mouvement de concentration des compagnies d’assurances n’est pas suffisant et le ministère de l’Économie doit relever une nouvelle fois les obligations en termes de capitalisation pour accélérer le processus, estime Saradar Investment House, dans un rapport sur le secteur de l’assurance réalisé par Nassib Ghobril et dont la parution a été annoncée hier. Avec un marché total de primes d’assurance de 467,3 millions de dollars en 2002, le Liban se classe à la 60e place mondiale et à la 5e place dans le monde arabe. Le marché libanais représente 0,02 % des primes totales mondiales. En 2002, les primes d’assurance-vie représentaient 124,9 millions de dollars, en hausse de 27 % par rapport à 2001, et les autres primes 342,2 millions de dollars, en hausse de 6 %. Le marché total était en hausse de 11 %. Corrigées de l’inflation, ces augmentations sont de 6,5 % pour l’ensemble du marché, de 22 % pour les assurances-vie et de 1,7 % pour le reste. Ce taux de croissance est légèrement meilleur que la moyenne mondiale, mais il reste très inférieur à la croissance de 11,8 % enregistrée dans les marchés émergents. La performance du segment vie est, en revanche, nettement meilleure que la moyenne mondiale (3 %) et que celle des marché émergents (12,7 %). Car le Liban est encore en train de rattraper son retard en matière de développement de ce segment, qui représente seulement 26,7 % du marché total, contre une part mondiale de 58,5 % et une part de 60,5 % dans les marchés émergents. Rentabilité du segment vie Les bénéfices consolidés du secteur de l’assurance ont totalisé 19,6 millions de dollars en 2001, pour un capital de 223 millions de dollars et des actifs de 796 millions de dollars. Le rendement des actifs est donc de 2,5 % et le rendement du capital de 8,8 % pour l’année considérée. Bien que le segment de l’assurance-vie ne représentait que 17 % des primes en 2001, il contribuait à 67 % des revenus nets. D’un autre côté, les polices d’hospitalisation qui représentaient 38 % des primes ont entraîné des pertes représentant 18 % des revenus. Saradar ne fournit pas de chiffres détaillés sur le segment des assurances-automobile, mais le rapport avertit que la profitabilité de ce segment risque de pâtir des effets de la loi rendant obligatoire l’assurance contre tiers. Fort taux de pénétration Le Liban compte en moyenne 116,8 dollars de primes par habitant, ce qui le place à la 50e place mondiale et à la 4e place arabe selon ce critère. Le taux de pénétration des assurances est également plus élevé au Liban que dans le monde arabe, avec un ratio de 2,71 % de primes rapportées au PIB, bien qu’il soit inférieur à la moyenne des pays émergents. Ce taux de pénétration relativement élevé n’est pas dû à une sensibilité spécifique des Libanais (au contraire, beaucoup continuent de considérer l’assurance comme un luxe plutôt qu’une nécessité), mais plutôt à un besoin, notamment pour l’assurance médicale et l’assurance-vie. La proportion des primes par rapport au PIB est restée relativement stable depuis 1997, car l’essentiel de la forte croissance enregistrée par le secteur de l’assurance en une décennie s’est produit entre 1992 et 1997. Les primes hors assurance-vie ont été multipliées par six durant cette période. Après 1997, ce sont les assurances-vie qui sont devenues le moteur de la croissance du secteur puisque leur augmentation a été 2,4 fois plus rapide que la hausse de l’ensemble des primes. Leur part de marché est ainsi passée de 21 % en 1997 à 27 % en 2002. Fragmentation Le marché libanais de l’assurance est très fragmenté. La guerre a été propice à la multiplication des compagnies en raison du laxisme réglementaire. En 1992, 113 assureurs détenaient des licences, mais seules 79 compagnies étaient vraiment opérationnelles. Ce chiffre est passé à 86 en 1997, avant de retomber à 59 en 2002, soit 15,3 % des compagnies opérant dans le monde arabe. Parmi ces 59 compagnies, 28 fournissaient des produits vie et non vie, 27 offraient uniquement des produits non vie et quatre seulement des assurances-vie. Malgré la diminution du nombre de compagnies, le marché libanais reste caractérisé par un nombre « injustifiable d’acteurs », commente Saradar. Le ratio des primes totales rapporté au nombre de compagnies s’est régulièrement amélioré entre 1997 et 2002, passant de 3,9 millions à 7,9 millions de dollars. « La faiblesse de cette moyenne met en évidence le besoin de consolidation du secteur », souligne Saradar. De fait, 57 % des compagnies encaissaient en 2002 moins de quatre millions de dollars de primes chacune, et 17 % d’entre elles encaissaient moins d’un million de dollars. Les dix premières compagnies réunissent ainsi 65 % des primes. Pas assez de fusions Trois tendances principales caractérisent le secteur de l’assurance au Liban. Les deux premières sont l’arrivée d’un nombre important de compagnies étrangères, ainsi que la constitution d’alliances entre assureurs et banquiers. Les produits de bancassurance ont ainsi pris une part de marché de 23 % contre 10 % en 1996. Parallèlement, les compagnies libanaises cherchent à jouer un rôle régional, leurs cibles étant l’Irak, la Syrie et l’Arabie saoudite. La troisième tendance est la moins développée, alors qu’elle est la plus urgente : il s’agit du mouvement de fusions et d’acquisitions. Pour l’instant, celui-ci ne concerne pas les grands acteurs du secteur. Il se limite aux petites compagnies, en difficulté financière ou ne parvenant pas à remplir les obligations en matière de capital et de réserves prévues par la loi de 1999. Pour Saradar, malgré leur diminution, le nombre de compagnies n’est pas « soutenable ». À titre de comparaison, les pays développés comptent trois à cinq compagnies pour un million d’habitants en moyenne. C’est pourquoi Saradar estime que « le ministère de l’Économie et du Commerce doit relever à nouveau les obligations en matière de capitalisation et la marge de solvabilité, afin d’enclencher une nouvelle vague de consolidation qui réduirait le nombre de compagnies opérant sur le marché libanais à 15 ou 20 maximum ». Saradar déplore par ailleurs le manque de transparence dont souffre le secteur libanais de l’assurance. Sur les 60 compagnies arabes cotées en Bourse, aucune n’est libanaise, souligne le rapport. S.R.
Le mouvement de concentration des compagnies d’assurances n’est pas suffisant et le ministère de l’Économie doit relever une nouvelle fois les obligations en termes de capitalisation pour accélérer le processus, estime Saradar Investment House, dans un rapport sur le secteur de l’assurance réalisé par Nassib Ghobril et dont la parution a été annoncée hier.
Avec un marché total...