Le cabinet israélien a décidé officiellement de dénier à la Cour internationale de justice (CIJ) le droit de statuer sur la légalité de la ligne de séparation érigée par Israël en Cisjordanie, comme elle s’apprête à le faire en février, a indiqué hier un responsable israélien.
« Le cabinet a décidé mercredi soir d’adopter un document mis au point par des juristes, dans lequel nous affirmons que la Cour internationale de justice ne peut statuer sur la clôture dans la mesure où il s’agit d’une affaire politique », a affirmé ce responsable qui a requis l’anonymat.
Ce document de 150 pages détaille les explications juridiques ainsi que les « raisons de sécurité » qui ont poussé Israël à construire cette ligne de séparation qui doit s’étendre sur plus de 700 km en Cisjordanie et autour de Jérusalem-Est, a poursuivi ce responsable.
Selon lui, la « décision tactique » de se contenter de soumettre ce document à la Cour ou de le présenter à l’aide de représentants officiels israéliens sera prise « peu avant l’audience, en fonction notamment des positions qui seront prises par d’autres pays dans cette affaire ».
« De toute façon, la vraie bataille n’aura pas lieu devant la Cour, mais vis-à-vis de l’opinion publique internationale, c’est pourquoi nous allons lancer une vaste campagne sur ce front en Europe et aux États-Unis », a également ajouté ce responsable.
Selon lui, l’objectif sera de prouver qu’Israël « n’est pas l’agresseur, mais la victime du terrorisme (...) La construction de la ligne ne fait que traduire le droit d’Israël à se défendre ».
La CIJ a été saisie par l’Assemblée générale de l’Onu qui a voté le 8 décembre 2003 une résolution lui demandant de se prononcer sur les conséquences juridiques de la construction de la ligne de séparation, que l’Onu condamne.
Cette résolution avait été adoptée par 90 voix contre 8. Un nombre record de 74 pays, dont ceux de l’Union européenne (UE), s’étaient abstenus, traduisant les réticences de la communauté internationale à impliquer la CIJ dans le conflit du Proche-Orient.
La première audience de la CIJ a été fixée au 23 février, à La Haye. Les avis de la CIJ n’ont pas d’effets contraignants et il appartient aux institutions qui les ont demandés de les entériner ou non par les moyens qui leur sont propres.
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