L’Administration Bush s’affirme toujours déterminée à transférer le pouvoir aux Irakiens le 30 juin mais fait régner le plus grand flou sur les modalités de ce processus.
Le système d’assemblées (caucus) que les États-Unis entendaient mettre en place dans le cadre de l’accord du 15 novembre dernier prévoyant le calendrier de ce transfert est désormais lettre morte.
« Le système d’assemblées n’a pas reçu beaucoup de soutien », a constaté le porte-parole de la Maison-Blanche Scott McClellan hier, sans donner d’indications sur ce qui pourrait le remplacer. « Nous continuons de travailler avec les dirigeants irakiens pour progresser dans le cadre de l’accord prévoyant le transfert de souveraineté le 30 juin à un gouvernement transitoire représentatif », s’est-il borné à préciser.
Les Nations unies et l’Administration américaine ont enterré jeudi les espoirs des chiites irakiens, qui représentent environ 60 % de la population irakienne, de voir des élections générales organisées avant le 30 juin.
Ali Sistani, le chef spirituel des chiites irakiens, souhaite que le Conseil de sécurité de l’Onu vote une résolution prévoyant que des élections aient lieu dans un délai très court après la passation du pouvoir aux Irakiens.
Cette option est également rejetée par la Maison-Blanche. « Nous travaillons dans le cadre de l’accord du 15 novembre » qui ne prévoit pas un tel recours aux Nations unies, a rappelé Scott McClellan hier. La veille, il avait indiqué que « c’est ce que d’autres pays ont suggéré mais pas nous ».
Washington entend toutefois se tourner vers les Nations unies pour se sortir de l’impasse actuelle.
« Nous attendons les recommandations de l’Onu et nous espérons qu’elles seront présentées assez bientôt », a souligné hier le porte-parole de la présidence américaine. « Nous avons toujours dit que nous sommes ouverts à des raffinements et à des clarifications » de l’accord du 15 novembre, a-t-il rappelé.
Pour l’Administration Bush, l’essentiel est le maintien de la date du 30 juin. L’élection présidentielle américaine a lieu le 2 novembre et George W. Bush, qui se représente pour un second mandat, veut pouvoir affirmer face à l’opposition démocrate que le processus démocratique en Irak est irrévocablement engagé.
Dans un éditorial publié hier par le New York Times, le professeur de droit Noah Feldman, qui a assisté le gouvernement provisoire irakien pour la rédaction de la loi fondamentale, suggère de transférer le pouvoir à cette date non pas à un gouvernement transitoire mais à une commission chargée d’organiser des élections générales au printemps 2005.
« L’Administration Bush, avec la coopération des Nations unies, va devoir trouver un compromis acceptable par tous ou devra abandonner la date du 30 juin et continuer d’exercer le pouvoir (en Irak) jusqu’à l’organisation de véritables élections », affirme-t-il.
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L’Administration Bush s’affirme toujours déterminée à transférer le pouvoir aux Irakiens le 30 juin mais fait régner le plus grand flou sur les modalités de ce processus.
Le système d’assemblées (caucus) que les États-Unis entendaient mettre en place dans le cadre de l’accord du 15 novembre dernier prévoyant le calendrier de ce transfert est désormais lettre morte.
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