Actualités - CHRONOLOGIE
MARCHÉS DE CAPITAUX - Conférence de Komal Sri-Kumar, chef économiste de la Société générale Asset Management 2004 sera une meilleure année pour l’économie américaine
Par RIZK Sibylle, le 19 février 2004 à 00h00
La croissance américaine se porte bien depuis quelques mois, mais il y a encore de la marge pour une amélioration en 2004 et pour le retour aux excellentes performances d’il y a quelques années. Ces prévisions optimistes pour l’économie de la première puissance mondiale tombent à point pour le président George Bush qui brigue un second mandat en novembre prochain. Elles émanent de Komal Sri-Kumar, directeur du fonds d’actions américaines Sogelux Multi-Strategies, qui a donné une conférence hier au Mövenpick, à l’invitation de Fidus, une filiale de la Société générale de Banque au Liban. Fidus distribue au Levant les produits de Société Générale Asset Management (SGAM), un groupe qui gère 264 milliards de dollars à travers le monde. Komal Sri-Kumar est également économiste en chef pour Sgam et président du comité d’allocations d’actifs.
La productivité américaine continue de croître, avec une hausse de 9,4 % au troisième trimestre 2003, ce qui représente une très forte augmentation pour un pays tel que les États-Unis.
Par comparaison, la hausse n’est que de 1-1,5 % en Europe. « Je crois que la productivité va continuer d’augmenter en 2004. Et la croissance du PIB américain n’est pas aussi rapide qu’elle pourrait l’être. Il y a encore de la marge pour davantage de croissance sans risque de pressions inflationnistes », a déclaré Komal Sri-Kumar. En conséquence, la Réserve fédérale ne devrait pas relever ses taux dans les trois à six prochains mois, dit-il. D’autant que le secteur industriel est loin de fonctionner au maximum de ses capacités, ce qui écarte aussi les pressions inflationnistes.
Si le moral des consommateurs américains s’est amélioré, il reste inférieur à son niveau de 1999-2000. L’accélération de la croissance aura donc un impact positif sur les dépenses des ménages qui, à leur tour, stimuleront le PIB, poursuit l’économiste.
Et ce d’autant que le chômage devrait diminuer à nouveau pour se situer aux alentours des 5 % au moment de l’élection présidentielle, selon les prévisions de l’économiste. « Les résultats des entreprises ont été tirés au troisième trimestre 2003 par les réductions de coûts qui sont négatifs pour le chômage, mais, au quatrième trimestre, la hausse des revenus a pris le relais », explique Komal Sri-Kumar.
Si la croissance persiste non seulement elle créera davantage d’emplois, mais les investissements prendront le relais de la consommation des ménages pour dynamiser l’économie.
« La différence entre la reprise que nous vivons aujourd’hui et celles qui l’ont précédée est qu’elle est plus lente. Il faudra davantage de temps avant qu’elle se traduise par des emplois. »
Concernant les taux de change, quoi qu’en dise le secrétaire au Trésor, John Snow, qui ne cesse d’affirmer l’attachement de Washington à un dollar fort, « les Américains ne se préoccupent pas du taux de change du dollar », estime Komal Sri-Kumar.
Seuls les intéressent la performance de leurs marchés d’actions et le niveau des taux longs américains, ajoute-t-il.
« Il y aura probablement des cris d’alarme de la part de l’Union européenne et du Japon si le dollar dépasse le seuil des 1,30 pour un euro, mais seule une intervention conjointe des Banques centrales pourra renverser la tendance, car pour l’instant, les Américains sont satisfaits du niveau de leur monnaie. » De fait, la faiblesse du dollar ne sera pas remise en question tant qu’il n’y a pas de pressions inflationnistes et qu’il n’y a pas de pression pour relever les taux d’intérêt, dit-il.
Sibylle RIZK
La croissance américaine se porte bien depuis quelques mois, mais il y a encore de la marge pour une amélioration en 2004 et pour le retour aux excellentes performances d’il y a quelques années. Ces prévisions optimistes pour l’économie de la première puissance mondiale tombent à point pour le président George Bush qui brigue un second mandat en novembre prochain. Elles émanent de...
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