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VIENT DE PARAÎTRE - Prix du roman fantastique du Festival de Gerardmer (Fantastic’arts) «Immortalis», d’Élias Jabre: voyage dans le futur éternel
Par ZALZAL Zéna, le 19 février 2004 à 00h00
Pour un coup d’essai, Immortalis d’Élias Jabre s’est révélé un coup de maître. À peine publié aux éditions du Masque (janvier 2004), ce premier ouvrage d’un jeune Libanais de France a obtenu le prix du roman fantastique décerné, le mois dernier, à l’occasion du Festival du film Fantastic’arts de Gerardmer.
Consacré par un jury composé d’auteurs et de journalistes reconnus, Marc Caro, Didier Imbot, Yann Moix, Jacques Baudou et Bernard Werber (ce dernier est considéré comme le nouveau pape de la littérature française de science-fiction), Immortalis mérite bien ses lauriers.
Comme son titre l’indique, ce récit d’anticipation base sa trame sur un rêve vieux comme le monde: l’immortalité. Un rêve que notre société contemporaine tente d’ailleurs d’atteindre d’une manière détournée à travers tous ces élixirs de santé, de beauté et de longévité qui vont de la simple gélule aux injections de Botox. Mais là n’est pas la question. Immortalis préfigure ce qui pourrait advenir si une vraie victoire sur la dégénérescence était arrachée par les experts généticiens, ces alchimistes des temps modernes
Eugénisme et
fantasme d’éternité
À travers les multiples rebondissements d’une épopée familiale du XXIe siècle, où les liens de sang et d’amour se mêlent aux manipulations génétiques, le jeune auteur dresse le portrait d’une société futuriste dont le spectre nous menace. Car les racines de ce récit, alliant bioéthique et politique véreuse, sont profondément ancrées dans notre réalité. Imaginez un monde livré à des politiciens mégalomanes, servis par des savants fous qui, dans leurs laboratoires high-tech, feraient «œuvre au noir» pour créer un nouvel homme. Imaginez un monde dominé par des hommes eugéniques, c’est-à-dire « améliorés », où les humains ayant des défauts seraient éliminés ou, en attendant leur extermination, parqués dans un zoo. Oui, un vrai zoo, que les races supérieures viendraient visiter, caméra à la main. Une zone où seraient exilés aussi bien les personnes atteintes de maladies génétiques que les criminels et les opposants au régime. Mais encore plus, imaginez le fantasme de l’immortalité enfin réalisé.
Un scénario catastrophe qu’Élias Jabre, 29 ans, juriste de formation, passionné par les nouvelles technologies (il a d’ailleurs travaillé au développement des activités électroniques d’un groupe d’édition), a concocté avec une réelle maestria. Et vous aurez une tragédie bien ficelée, qui puise à la source grecque de la réflexion philosophique sous-jacente (qu’est l’immortalité sinon l’éternité, et celle-ci n’est-elle pas la répétition du cycle de la vie ? ) mais où les personnages ont troqué leurs toges pour des combinaisons de manga.
Immortalis est un livre prenant. Narrées dans un style imagé, les aventures, en 2041, des docteurs Léonard et Stanislas et de leur progéniture Lili, Éléna, Borja et Théo feraient une belle adaptation cinématographique. Élias Jabre : une jeune plume à suivre.
Zéna ZALZAL
Pour un coup d’essai, Immortalis d’Élias Jabre s’est révélé un coup de maître. À peine publié aux éditions du Masque (janvier 2004), ce premier ouvrage d’un jeune Libanais de France a obtenu le prix du roman fantastique décerné, le mois dernier, à l’occasion du Festival du film Fantastic’arts de Gerardmer.
Consacré par un jury composé d’auteurs et de journalistes...
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