Feyrouz, partout et inoubliable. Il y a quatre ans, c’est Madonna qui, voulant insérer des résonances incantatoires dans son album intitulé Erotica, avait employé un extrait du cantique que Feyrouz interprète traditionnellement le vendredi saint à Antélias, lors de l’office du chemin de Croix. Ce qui avait créé un scandale au Liban. Cette fois, c’est Mel...
Actualités - CHRONOLOGIE
CORRESPONDANCE - Controverses et excellentes recettes en perspective La voix de Feyrouz dans «La Passion», de Mel Gibson
Par MOSALLI Irène, le 19 février 2004 à 00h00
WASHINGTON-Irène MOSALLI
Feyrouz, partout et inoubliable. Il y a quatre ans, c’est Madonna qui, voulant insérer des résonances incantatoires dans son album intitulé Erotica, avait employé un extrait du cantique que Feyrouz interprète traditionnellement le vendredi saint à Antélias, lors de l’office du chemin de Croix. Ce qui avait créé un scandale au Liban. Cette fois, c’est Mel Gibson qui reprend Ana el-Oum al-Hazina (Je suis la mère triste), à juste titre, comme musique de fond pour la scène du chemin de Croix de son film La Passion, qui relate les douze dernières heures de la vie du Christ.
Un extrait de cette séquence et le chant ont, par ailleurs, servi comme bande-annonce sur la chaîne de télévision ABC qui, durant une semaine et plusieurs fois par jour, l’a diffusée pour annoncer une interview avec le metteur en scène qui a eu lieu lundi soir.
Comme prévu, Mel Gibson a nié toute intention antisémite dont on l’accuse. « C’est un péché que d’être antisémite », a-t-il notamment dit au cours de l’interview avec Diane Sawyer. Depuis des mois, l’acteur et cinéaste répète qu’il n’a aucune des intentions racistes qu’on lui attribue. Sans pour autant convaincre la communauté juive, qui se méfie de son appartenance à une branche catholique traditionaliste, fondée par son père en Californie et qui réfute les résolutions de Vatican II. De plus, son père avait mis en doute l’existence de l’Holocauste.
Grand intérêt
chez les cinéphiles
Le tollé, qui a débuté il y a un an, durant le tournage du film, a fait depuis boule de neige. Il y a deux jours, la propriétaire d’une des plus importantes salles de cinéma, Avalon Theater (où le film doit être projeté), ne savait plus à quel saint se vouer.
En tant que juive, cette programmation lui a causé un dilemme. Ne voulant pas rater une bonne affaire (d’excellentes recettes en perspective) et ne voulant pas non plus se démarquer de ses coreligionnaires, elle a décidé de couper la poire en deux. Elle va faire appel à divers groupes juifs qui, le soir de la première, le 25 février, débattront de cette affaire avec le public, à la fin de la projection. Elle justifie son initiative, qui « vise ainsi à montrer le film dans un contexte plus constructif et plus éducationnel », par le fait que la chaîne des salles Avalon (il y en a 1920 dans le pays) a le label de théâtre pour la communauté, toutes tendances et religions confondues.
Ce n’est pas la première fois que les salles Avalon connaissent ce genre de problème. Le film La dernière tentation du Christ, sorti en 1988, avait été boycotté par ceux qui l’avaient considéré blasphématoire. Une manifestation avait été organisée par l’un des membres de l’équipe de football Redskin, Joe Gibs. Aujourd’hui, propriétaire d’une autre équipe, la Nascar, Gibs fait l’inverse: il utilise sa voiture Chevrolet, qu’il a couverte d’affiches de La Passion, pour promouvoir ce film.
Reste à savoir quelle tournure prendra la polémique après la sortie de cette production, dont le coût s’élève à 25 millions de dollars, que Gibson a assumés seul.
Bien qu’il soit interprété en deux langues mortes, le latin et l’araméen, et qu’il comporte des scènes d’une extrême violence, selon les happy few qui l’ont visionné en privé – il n’y a pas eu l’habituelle avant-première pour la presse –, ce film suscite un grand intérêt parmi les cinéphiles de tous bords.
WASHINGTON-Irène MOSALLI
Feyrouz, partout et inoubliable. Il y a quatre ans, c’est Madonna qui, voulant insérer des résonances incantatoires dans son album intitulé Erotica, avait employé un extrait du cantique que Feyrouz interprète traditionnellement le vendredi saint à Antélias, lors de l’office du chemin de Croix. Ce qui avait créé un scandale au Liban. Cette fois, c’est Mel...
Feyrouz, partout et inoubliable. Il y a quatre ans, c’est Madonna qui, voulant insérer des résonances incantatoires dans son album intitulé Erotica, avait employé un extrait du cantique que Feyrouz interprète traditionnellement le vendredi saint à Antélias, lors de l’office du chemin de Croix. Ce qui avait créé un scandale au Liban. Cette fois, c’est Mel...
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