ÉPIDÉMIE - Six personnes meurent en Thaïlande, des malades signalés au Cambodge et des foyers auraient surgi au Laos, en Indonésie et au Pakistan La grippe aviaire se propage en Asie

Six personnes ayant la grippe aviaire, ou en présentant les symptômes, sont mortes en Thaïlande et l’épidémie aurait fait ses deux premiers malades au Cambodge voisin, ont déclaré les autorités de Phnom Penh. L’épidémie a continué pendant ce temps de s’étendre en Asie avec des foyers d’infection confirmés ou présumés dans un total de neuf pays. La Thaïlande est devenue le deuxième pays où la grippe du poulet fait des morts chez l’homme, le premier ayant été le Vietnam avec six décès. Un troisième, le Cambodge, compterait des victimes humaines, deux enfants malades présentant les symptômes de la maladie. Un total de six personnes pourraient avoir péri en Thaïlande. Le gouvernement a annoncé la mort d’un cas confirmé de grippe aviaire, et celle de cinq autres personnes en présentant les symptômes. Cinq autres pays – Indonésie, Corée du Sud, Japon, Taïwan, Pakistan – ont enregistré des foyers mais pas de victimes humaines. Un responsable de l’Onu a ajouté que le Laos était sans doute aussi contaminé, mais l’information n’a pas été confirmée officiellement par les responsables laotiens. Dernier pays en date, la grippe aviaire a été détectée au Pakistan, où des chercheurs ont annoncé qu’elle était responsable de la mort de quatre millions de poulets dans le Sud depuis novembre. Il s’agirait toutefois d’une souche moins virulente qu’en Asie du Sud-Est. Alors que le bilan s’alourdit, les spécialistes craignent que le virus H5N1 ne se combine avec celui de la grippe banale pour infecter des populations entières. En Thaïlande, un garçon de six ans mort à Bangkok est l’un des deux enfants contaminés dont le gouvernement avait fait état, révélant la présence, longtemps niée, de la grippe aviaire dans le pays. Le ministère de la Santé a mentionné dix autres cas suspects, dont cinq se sont déjà avérés mortels. Le Premier ministre Thaksin Shinawatra a appelé à garder son sang froid alors qu’une réunion internationale est prévue demain à Bangkok pour coordonner la lutte antigrippe. Mais le ministre de l’Agriculture Somsak Thepsuthin a ajouté que le virus avait été confirmé dans huit nouvelles provinces, portant le total à dix. Près de 11 millions de poulets ont été décimés ou détruits en Thaïlande depuis novembre, dans 24 des 76 provinces du pays, premier exportateur d’Asie, mais qui a vu ses marchés extérieurs se fermer. La bourse de Bangkok a chuté de 3,83 % hier. Le gouvernement versera près de 20 millions d’euros d’indemnisation aux éleveurs, selon M. Somsak. Au Cambodge, le ministère de l’Agriculture a annoncé que deux enfants vivant à proximité de poulets présentaient les symptômes de la grippe aviaire, premiers cas de transmission suspectée à l’homme dans le pays. Le Laos serait lui aussi touché et va devoir l’admettre après la mort de « milliers de poulets », a déclaré un responsable des Nations unies sous le couvert de l’anonymat. Mais le gouvernement n’a pas fait d’annonce. Enfin, un nouveau foyer suspect a été signalé en Corée du Sud après une trêve de deux semaines, ont déclaré les autorités sanitaires. La maladie a touché 16 régions de Corée du Sud, entraînant l’abattage de près de deux millions de volailles depuis le 15 décembre. En Chine, l’Organisation mondiale de la santé attend toujours des informations des autorités sur les mesures de prévention de la grippe du poulet qui a officiellement épargné le pays. Au Vietnam, 745 kilos d’équipements de protection pour les personnels médicaux et d’abattage fournis par l’OMS doivent arriver aujourd’hui. Dimanche, l’Indonésie avait reconnu être infectée, après de premières dénégations.