Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, manifestation de référence du secteur, a replié ses albums dimanche après quatre jours de célébration du «neuvième art» dans tous ses états et une déferlante de visiteurs estimée à environ 200 000 personnes.
Pour sa 31e édition, le festival a misé sur la jeunesse, attribuant le Grand prix 2004 de la ville d’Angoulême à Zep, le père du célébrissime Titeuf, la star incontestable de toutes les cours de récrés.
Zep, un Genevois né Philippe Chappuis, qui a choisi son pseudonyme en hommage à Led Zeppelin, le groupe de hard rock dont il était fan dans sa prime enfance, a été couronné par ses pairs, élu par l’Académie des Grands prix, c’est-à-dire les représentants de tous ceux qui furent primés avant lui, dont André Franquin (Spirou, Gaston), qui fut le premier de tous en 1974. Il a succédé à Régis Loisel, Grand prix 2003. Ainsi l’auteur de Peter Pan, l’enfant qui ne voulait pas grandir, a cédé la place à l’inventeur de Titeuf, le gamin insupportable qui veut à tout prix devenir grand, quitte à poser les questions qui fâchent et scandaliser la pudeur des adultes.
Plutôt que faire découvrir un auteur majeur mais parfois un peu ignoré du grand public, le festival a consacré cette année une véritable success-story.
La série des Titeuf, entamée en 1993, s’est en effet vendue à dix millions d’exemplaires au total, les albums montant en puissance depuis le premier, Dieu, le sexe et les bretelles, tiré à 8 000 exemplaires seulement, jusqu’au neuvième de la série, La loi du préau, paru à la rentrée scolaire 2002 et tiré à 1 500 000 exemplaires.
Le festival, qui, depuis quelque temps, consacre un espace important à la jeunesse, va donc certainement, l’an prochain, insister encore plus sur cet aspect puisque traditionnellement le Grand prix de l’édition précédente y est mis en vedette et donne le ton de la manifestation. Il avait d’ailleurs eu cette année une sorte de prémonition puisque la principale expo pour enfants était consacrée justement à... Titeuf et à la Bande à Tchô, c’est à dire aux albums pour enfants pas sages publiés par Glénat dans la foulée et la lignée de l’emblématique petit personnage.
Angoulême 2004, toutefois, ne s’est pas limitée, loin de là, à Titeuf et compagnie. Ce furent aussi quatre jours pour découvrir une pléthore d’expositions, participer à des débats et des rencontres, assister à des spectacles dont un concert de Bashung, courir la dédicace, rire avec les animateurs de la Présipauté de Groland sortis pour l’occasion des écrans de Canal + pour venir délirer à Angoulême...
Comme chaque année aussi, le festival a décerné son palmarès couronnant les albums les plus marquants de l’année : divers prix dont celui du meilleur album revenu à Manu Larcenet pour Le combat ordinaire (Dargaud), l’histoire très personnelle d’un difficile retour à la terre et de quelques rencontres désagréables.
Les festivaliers eurent enfin une heureuse surprise, la venue d’Eddy Mitchell sur les stands. « Mr. Eddy » s’est prêté samedi au rite de la dédicace, signant un album collectif qui vient de paraître chez Soleil (18 chansons illustrées par 18 dessinateurs différents). Une ruée, trois heures durant à répondre à la demande et 200 paraphes accordés aux fans ravis.
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, manifestation de référence du secteur, a replié ses albums dimanche après quatre jours de célébration du «neuvième art» dans tous ses états et une déferlante de visiteurs estimée à environ 200 000 personnes.
Pour sa 31e édition, le festival a misé sur la jeunesse, attribuant le Grand prix 2004 de la ville d’Angoulême à Zep, le père du célébrissime Titeuf, la star incontestable de toutes les cours de récrés.
Zep, un Genevois né Philippe Chappuis, qui a choisi son pseudonyme en hommage à Led Zeppelin, le groupe de hard rock dont il était fan dans sa prime enfance, a été couronné par ses pairs, élu par l’Académie des Grands prix, c’est-à-dire les représentants de tous ceux qui furent primés avant lui, dont André Franquin (Spirou,...