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Actualités - CHRONOLOGIE

Séminaires - « La gouvernance locale » à Beit-Méry Non à une vie municipale saisonnière

Dans le cadre de son programme « La gouvernance locale » (2001-2004), la Fondation libanaise pour la paix civile permanente et l’association Responsabilité civique ont organisé samedi dernier au country Club de Deir el-Kalaa un séminaire sur le thème « Beit-Méry : localité pionnière ? » Ont participé à la manifestation des responsables d’institutions publiques, des universitaires, des dirigeants d’associations locales et des acteurs sociaux. Les propos d’un étranger, présent au séminaire et qui a vécu près de 40 ans à Beit-Méry, Leonard Graham, résument la perspective du programme : « C’est la première fois depuis 40 ans, a-t-il dit, que j’assiste à un débat public de ce genre. La vie intellectuelle dans le monde arabe du temps des Abbassides a commencé par le débat public et s’est dégradée ensuite quand le débat a été appréhendé comme une menace. » Le coordonnateur du programme, Antoine Messarra, et une dirigeante de l’association Responsabilité civique, Viviane Abboud Blanco, relèvent, pour leur part, que le but du séminaire est de « promouvoir le débat public local sur des problèmes d’intérêt commun ». Le député Ghassan Moukheiber a souligné, quant à lui, que « l’intérêt municipal ne doit pas se limiter aux élections, mais aussi à ce qui les dépasse. L’amendement de la loi municipale actuellement à l’étude en commission parlementaire ne concerne pas seulement les députés, a-t-il précisé. Les révisions proposées menacent l’autonomie locale. Le régime des municipalités n’est pas de moindre importance que la Constitution quant à l’avenir de la démocratie. Il s’agit de créer une opinion parallèle aux positives des politiciens ». Par ailleurs, les débats ont été centrés sur la situation générale dans la localité sur les plans des infrastructures et de l’aménagement du territoire (Zeina Asmar, Nagi Eddé), la santé (Sami Moukheiber, Aurore Ibrahim, Michel Abdel Massih), l’éducation (Nahla Choumane, Mounir Béchara), le tourisme (Antonios Abou Kasm, Joseph Abdel Massih), le commerce (Élie Chaanine), les conditions sociales et la jeunesse (Elsy Eddé, Yasmina Abou Samra, père Pierre Chemaly) et l’agriculture (Youssef Rouhana). Des réalisations du conseil municipal de Beit-Méry et Aïn Saadé ont été exposées (Élias Abou Ghosn), après une présentation d’observations concrètes d’un promeneur à Beit-Méry, localité considérée autrefois comme le fleuron de la villégiature libanaise et porteuse d’un riche patrimoine archéologique (Évelyne Messarra). Un spécialiste français, Jean-Claude Cappelini, dans une perspective comparée, a exposé, à son tour, son expérience dans des collectivités locales en France quant à l’organisation du sport. Initiatives locales Des initiatives locales sont ensuite présentées par les participants : création d’un dispensaire (Joseph Abdel Massih), aménagement d’un espace artistique annuel, création d’une mutuelle de santé (Sami Moukheiber), organisation de séminaires de prévention des maladies contagieuses (Michel Abdel Massih), activités culturelles pour les jeunes et les enfants avec la participation de six écoles (Elsy Eddé), programmes du Club des frères (Yasmina Abou Samra), culture du caroubier et de l’olivier (Youssef Rouhana). Nombre de participants insistent également sur l’importance de la devise du programme « Gouvernance locale » : « Penser global, agir local. » Ghassan Moukheiber relève ainsi que « la vigilance locale, comme le montre l’expérience, a entraîné des modifications dans des plans d’aménagement ». Les participants soulignent aussi que la municipalité de Beit-Méry et Aïn Saadé affecte des bureaux dans ses locaux pour les activités de plusieurs comités et associations locales. Ils notent dans le même temps que Mme Andrée Lahoud et l’ambassade du Japon accordent une importance particulière aux vestiges de Beit-Méry. Propositions et suivi Il ressort des débats les perspectives d’action suivantes : – Base de données : cette base est nécessaire et sert de fondement à l’étude rationnelle de la localité et de son aménagement (Zeina Asmar). – Éducation : constitution d’un comité de soutien à l’école officielle pour examiner la possibilité d’aménager un nouveau bâtiment (Nahla Choumane). – Vestiges et ancien souk : la mobilisation d’ingénieurs, d’urbanistes d’architectes et d’étudiants pour l’élaboration d’un plan préliminaire de réhabilitation (Élie Chaanine), de sorte que cette réhabilitation émane de la population locale (Zeina Asmar). – Action sociale : l’échange des expériences entre les institutions en faveur d’une plus grande efficacité ainsi que la construction d’habitations à prix modéré. – Rues et signalisations : installation de signalisations à l’entrée de toutes les rues et ruelles. – Tourisme : assurer la « sécurité touristique » en protégeant les touristes de toute exploitation éventuelle (Antonios Abou Kasm). On relève à ce sujet, avec la participation au séminaire de Myrna Boustani, le rôle du Festival al-Bustan dans la promotion culturelle à Beit-Méry et au Liban, dans une perspective internationale. – Agriculture : profiter de plus de 4 millions de m2 de domaine public pour l’agriculture (Youssef Rouhana). Les travaux du programme « La gouvernance locale », qui a couvert en trois ans plus de quinze localités, ont paru dans deux ouvrages (Librairie orientale 2002-2003). Un troisième volume paraîtra fin mars 2004.

Dans le cadre de son programme « La gouvernance locale » (2001-2004), la Fondation libanaise pour la paix civile permanente et l’association Responsabilité civique ont organisé samedi dernier au country Club de Deir el-Kalaa un séminaire sur le thème « Beit-Méry : localité pionnière ? » Ont participé à la manifestation des responsables d’institutions publiques, des universitaires, des dirigeants d’associations locales et des acteurs sociaux. Les propos d’un étranger, présent au séminaire et qui a vécu près de 40 ans à Beit-Méry, Leonard Graham, résument la perspective du programme : « C’est la première fois depuis 40 ans, a-t-il dit, que j’assiste à un débat public de ce genre. La vie intellectuelle dans le monde arabe du temps des Abbassides a commencé par le débat public et s’est dégradée...