Ignoré par les femmes en tchador et les hommes en turban qui passent, le message délivré par le candidat réformateur Ramezan Mirzapour Shafiee aux électeurs de la ville religieuse de Qom (centre de l’Iran) se veut sombrement prophétique.
« Demain, l’avenir qui vous faisait peur hier », proclame son affiche parmi tant d’autres, déconcertante pour qui n’est pas au fait de l’abattement des réformateurs avant les législatives de vendredi.
Les réformateurs, en tout cas ceux qui ont décidé de ne pas boycotter le scrutin, essaient de secouer l’apathie électorale. À Qom, dans cette ville grise au milieu du désert, à deux heures d’autoroute périlleuse au sud de Téhéran, ils ne peuvent espérer trouver beaucoup d’oreilles attentives.
Si Machhad (Nord-Est) est la grande ville sainte d’Iran, Qom en est la capitale cléricale. C’est là que l’ayatollah Ruhollah Khomeiny a fait fermenter la Révolution islamique. Quelque 45 000 religieux de tous rangs, ayatollahs, hodjatoleslams, ou simples talabehs (étudiants en théologie) vivent parmi les 800 000 habitants de cette cité de séminaristes.
Les turbans blancs et les tchadors noirs emplissent les rues. Pas la peine de chercher ici les foulards de couleur dont les femmes se couvrent la tête dans la capitale. Difficile aussi de trouver quiconque voulant entendre dire que l’invalidation d’environ 2 300 candidatures, pour la plupart réformatrices, par les organes conservateurs non élus, a faussé les élections. Les attaques réformatrices contre le Conseil des gardiens, le collège de six religieux et six juristes qui ont massivement rejeté les candidatures, ne sont pas bien passées ici. Pour Massoud Almassi, un étudiant en philosophie, le Conseil n’a guère fait que son devoir : « Quelqu’un qui ne croit pas à l’islam ne croit pas à la constitution. Il n’a pas le droit de siéger au Parlement. »
Ici, la campagne est plus présente qu’à Téhéran, en proie à la désillusion. Les affiches ont été collées à tous les coins de rue. Comme ailleurs cependant les réunions publiques sont rares. Les affiches elles-mêmes ne sont pas d’une grande aide. La plupart ne disent pas de quel bord est le candidat.
Mohammed Ebrahim, un étudiant en théologie de 30 ans, convient que la campagne se laisse moins aisément décrypter qu’il y a quatre ans, quand les réformateurs l’avaient emporté. Les réformateurs soutiennent trois candidats à Qom, dont un conservateur modéré en disgrâce auprès des siens. Mais, même parmi leurs rares soutiens potentiels ici, le désenchantement est patent.
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Ignoré par les femmes en tchador et les hommes en turban qui passent, le message délivré par le candidat réformateur Ramezan Mirzapour Shafiee aux électeurs de la ville religieuse de Qom (centre de l’Iran) se veut sombrement prophétique.
« Demain, l’avenir qui vous faisait peur hier », proclame son affiche parmi tant d’autres, déconcertante pour qui n’est pas au fait de l’abattement des réformateurs avant les législatives de vendredi.
Les réformateurs, en tout cas ceux qui ont décidé de ne pas boycotter le scrutin, essaient de secouer l’apathie électorale. À Qom, dans cette ville grise au milieu du désert, à deux heures d’autoroute périlleuse au sud de Téhéran, ils ne peuvent espérer trouver beaucoup d’oreilles attentives.
Si Machhad (Nord-Est) est la grande ville sainte d’Iran, Qom en est la...
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