Les députés iraniens, qui ont démissionné pour protester contre la tournure prise par les législatives, ont ouvertement demandé hier si le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, n’avait pas permis d’une manière ou d’une autre l’élimination des candidats réformateurs.
Cette lettre sans précédent, lue devant la presse au Parlement par quelque 70 députés, constitue peut-être le dernier soubresaut des réformateurs avant la défaite que le plus grand nombre leur prédit aux législatives de vendredi.
Les réformateurs ne présentent qu’une seule liste, qu’ils ont constituée à grand-peine en quelques jours. Ils n’ont pas assez de candidats pour les 290 sièges à pourvoir. Mais, hier, environ 70 des quelque 130 parlementaires qui ont présenté leur démission se sont réunis au Parlement pour montrer qu’ils vivaient encore. Et ils ont publié un courrier interrogeant, fait inédit, le rôle du guide. « La question consiste à savoir comment les membres du Conseil des gardiens ont eu l’aplomb de résister à vos ordres ou si, comme en circule la rumeur, malgré certaines déclarations publiques, ils ont obtenu d’une autre manière de votre part la permission qu’ils pouvaient persister dans les rejets illégaux et massifs de candidatures. » À deux reprises, dans la crise qui a éclaté le 11 janvier, le guide a ordonné au Conseil des gardiens de réexaminer les candidatures avec plus d’indulgence. Cependant, 2 300 candidats, dont 80 députés sortants, le chef du principal parti réformateur, Mohammed Reza Khatami, et maintes autres figures réformatrices, sont restés sur le carreau.
Depuis lors, les réformateurs ne cessent de dénoncer une compétition faussée. « Les organes placés sous votre autorité, après avoir humilié pendant quatre ans le Parlement et les députés et bloqué le travail législatif, empêchent ouvertement le peuple d’exercer son droit le plus évident : celui d’élire et d’être élu », ont écrit les parlementaires protestataires, faisant référence à l’obstruction du Conseil des gardiens aux projets du Parlement à majorité réformatrice, durant toute la mandature. Ils se déclarent à présent « très inquiets pour l’avenir et inquiets que le régime, sans le soutien du peuple, soit contraint de se rendre aux coups de boutoir des étrangers ». La lettre ne dit pas ce que les députés pourraient encore entreprendre. L’un d’eux, Ali Chakouri-Rad, a expliqué qu’il s’agissait surtout de marquer les esprits : « Nous voulions que cette prise de position reste dans les annales. »
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Cette lettre sans précédent, lue devant la presse au Parlement par quelque 70 députés, constitue peut-être le dernier soubresaut des réformateurs avant la défaite que le plus grand nombre leur prédit aux législatives de vendredi.
Les réformateurs ne présentent qu’une seule liste, qu’ils ont constituée à grand-peine en quelques jours. Ils n’ont pas assez de candidats pour les 290 sièges à pourvoir. Mais, hier, environ 70 des quelque 130 parlementaires qui ont présenté leur démission se sont réunis au Parlement pour montrer...