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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour les travailleurs palestiniens, franchir Erez est un véritable calvaire

Pour aller travailler en Israël, des milliers de Palestiniens de Gaza subissent quotidiennement un véritable calvaire pour traverser le passage israélien d’Erez, où la sécurité a été renforcée après un attentat-suicide meurtrier. Des centaines de travailleurs ont ainsi bloqué hier matin ce point de passage entre la bande de Gaza et Israël pour protester contre les conditions de contrôles sécuritaires qui ont provoqué la veille une bousculade à l’origine de la mort d’un des leurs. « Nous avons le droit de gagner notre vie dignement », « Non à l’humiliation au passage d’Erez », « Le passage d’Erez, passage de la mort », ont scandé les manifestants. Quelque 4 000 ouvriers palestiniens sont employés dans plus de 200 entreprises israéliennes et palestiniennes dans une zone industrielle à Erez, et quelque 15 000 autres, disposant de permis israéliens, franchissent le terminal routier voisin pour travailler en Israël. Pour franchir les contrôles de sécurité draconiens, ces travailleurs se pressent au terminal bien avant l’aube, celui ci ne leur étant ouvert qu’entre 03h00 et 06h00. Naji al-Hams, un ouvrier en bâtiment de 46 ans, quitte à deux heures du matin sa maison à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, pour rallier Erez, dans le nord du territoire. « J’arrive à trois heures du matin au barrage israélien d’Abou Holi (qui coupe l’axe nord-sud dans la bande de Gaza) et j’attends jusqu’à ce qu’il ouvre », raconte-t-il. « Si tout se passe bien, j’arrive à Erez vers quatre heures et je fais la queue avec les autres ouvriers. Parfois je passe, mais souvent mon tour ne vient pas et je rebrousse chemin », affirme-t-il. Qualifiant l’encombrement au terminal de « mortel », il affirme que les soldats qui effectuent les contrôles « laissent passer dix ouvriers, s’arrêtent puis recommencent ». « Certains ouvriers, épuisés, s’évanouissent et sont évacués sur des brancards. Même si je décidais de ne plus faire la queue et de rentrer chez moi, je ne pourrais pas traverser la foule des ouvriers qui attendent derrière moi », se plaint-il. Pour être parmi les premiers à arriver à Erez, certains ouvriers dorment dans des échoppes vides à proximité et se présentent aux contrôles de sécurité à deux heures du matin. « Nous gagnons notre pain dans l’humiliation », se plaint Abou Ahmed, 56 ans, originaire de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. « Mes enfants me voient une fois par semaine seulement car j’ai loué une échoppe avec un groupe d’ouvriers où nous dormons sur des matelas pour pouvoir faire la queue au terminal dès deux heures du matin », affirme-t-il. Les ouvriers qui parviennent à traverser le terminal ne sont toutefois pas au bout de leurs peines. « Parfois nous découvrons, en arrivant côté israélien, que le bus qui doit nous emmener vers notre lieu de travail en Israël est déjà parti. Dans ce cas, nous attendons de l’autre côté jusqu’à ce que le terminal rouvre à midi pour les travailleurs qui rentrent vers Gaza », explique Abou Ahmed. Les contrôles de sécurité ont été considérablement renforcés à Erez à la suite d’un attentat-suicide perpétré le 14 janvier par une Palestinienne du Hamas, qui a tué quatre Israéliens, dont trois soldats. « Ils nous obligent à enlever nos manteaux, à remonter nos pantalons et parfois à nous déshabiller dans un local avant de franchir un détecteur de métaux », affirme Youssef Abou Hassira, 30 ans, qui travaille comme menuisier dans la zone industrielle. « Les foulards, les téléphones portables et les casse-croûte sont interdits », affirme-t-il. « Ce mois-ci, j’ai travaillé trois jours seulement. J’ai fait la queue tous les autres jours, mais mon tour n’est pas venu », peste-t-il.
Pour aller travailler en Israël, des milliers de Palestiniens de Gaza subissent quotidiennement un véritable calvaire pour traverser le passage israélien d’Erez, où la sécurité a été renforcée après un attentat-suicide meurtrier.
Des centaines de travailleurs ont ainsi bloqué hier matin ce point de passage entre la bande de Gaza et Israël pour protester contre les conditions de contrôles sécuritaires qui ont provoqué la veille une bousculade à l’origine de la mort d’un des leurs. « Nous avons le droit de gagner notre vie dignement », « Non à l’humiliation au passage d’Erez », « Le passage d’Erez, passage de la mort », ont scandé les manifestants.
Quelque 4 000 ouvriers palestiniens sont employés dans plus de 200 entreprises israéliennes et palestiniennes dans une zone industrielle à Erez, et...