Éblouis par les perspectives en Chine, heureux bien que prudents sur la reprise économique américaine, les participants du Forum économique mondial de Davos ont retrouvé le sourire cette semaine après une année 2003 bien morose.
Réunis en nombre (plus de 2 000) dans la petite station de sports d’hiver suisse, beaucoup d’entre eux, tout en saluant le retour de la croissance américaine, locomotive économique mondiale, se sont aussi interrogés sur sa pérennité.
Certains comme Jacob Frenkel, président de Merrill Lynch International, se sont dit « très confiant(s) pour l’économie américaine », un message naturellement relayé par le vice-président américain Dick Cheney.
Mais d’autres, comme Stephen Roach, chef économiste de la banque Morgan Stanley, ont mis en garde contre la bombe à retardement des déficits jumeaux (courants et budgétaires), jugée porteuse de risques pour l’ensemble de la planète.
Source potentielle de désaccord entre l’Amérique, l’Europe et le Japon lors du G7 Finances prévu les 6 et 7 février en Floride, la question de la faiblesse du dollar a été discutée du bout des lèvres. Le ministre allemand de l’Économie, Wolfgang Clement, s’est montré le plus direct : « La question de la devise est sur la table et les Américains doivent la régler, et je pense que d’autres ministres du G7 l’ont dit. Les autres pays doivent faire ce qu’ils ont à faire, pas seulement l’Europe ».
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, s’en est pour sa part tenu strictement à la position exposée en début de semaine par l’Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) avec un appel à la « stabilité » des changes.
L’Europe devrait aborder le G7 avec un « consensus total » sur la question des changes, a confirmé le secrétaire d’État allemand aux Finances, Caio Koch-Weser. Côté américain, ni Dick Cheney, ni le secrétaire au Commerce Donald Evans n’ont évoqué la question.
L’Europe s’est vu une nouvelle fois recommander de baisser ses taux d’intérêt et de procéder à des réformes structurelles pour à la fois contrer l’envolée de l’euro et améliorer son potentiel de croissance. « L’inflation est sous contrôle », a affirmé Jean-Philippe Cotis, chef économiste de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’un des sujets les plus séduisants pour les visiteurs du forum fut le spectaculaire essor économique de la Chine, qui semble exercer un attrait magnétique sur les industriels, en dépit des inconnues quant à la politique de taux de changes de Pékin.
« Maintenant, c’est le bon moment pour investir en Chine », s’est enthousiasmé le patron du fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon, Ulrich Schumacher, résumant l’opinion de nombre d’entrepreneurs alléchés par les opportunités offertes par ce que certains économistes décrivent parfois comme une « immense usine ».
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