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Actualités - CHRONOLOGIE

Russie Ioukos met le Kremlin au défi d’un échange d’actions contre Khodorkovski

L’un des actionnaires du géant pétrolier russe Ioukos a déclaré hier que ceux-ci étaient prêts à perdre le contrôle du groupe en échange de la libération de son ex-patron Mikhaïl Khodorkovski, mettant le pouvoir au défi de reconnaître le cadre extrajudiciaire de l’affaire. Leonid Nevzline, l’un des principaux actionnaires de la holding Menatep qui contrôle Ioukos, a affirmé que des émissaires se réclamant du Kremlin lui avaient suggéré une transaction pour obtenir la remise en liberté de M. Khodorkovski, ainsi que celle du président de Menatep, Platon Lebedev, et du responsable de la sécurité de Ioukos, Alexeï Pitchouguine. Ils promettaient également la fin des poursuites judiciaires contre les autres actionnaires et responsables du groupe, dont lui-même. Il s’était réfugié l’été dernier en Israël alors qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Russie. Répétant que les actions pouvaient « être mises sur la table », M. Nevzline a prévenu que les actionnaires de Ioukos exigeaient dans ce cas que les autorités russes reconnaissent ouvertement un tel marché. Par ces déclarations, Leonid Nevzline, qui a laissé entendre lors de plusieurs interviews détenir les actions de Mikhaïl Khodorkovski depuis l’incarcération de celui-ci le 25 octobre, fait fi des assurances du président russe, Vladimir Poutine, selon lesquelles l’affaire Ioukos relève de la seule application des lois. Hier, le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, a reconnu que les poursuites contre Ioukos avaient été lancées pour l’exemple, afin « d’éclaircir les règles du jeu » entre le pouvoir et une compagnie qui utilisait selon lui les schémas les plus « flagrants » pour échapper aux impôts, ainsi que le lobbying le plus « agressif » sur « la scène politique ». « La dépossession complète de Menatep est l’objectif clé du gouvernement », estimait hier la banque Alfa dans une note d’analyse. Roland Nash, de la banque d’investissements Renaissance Capital, soulignait pour sa part qu’une transaction avec les actionnaires de Ioukos signifierait la reconnaissance que « le gouvernement a acquis 42 % d’une compagnie pétrolière en utilisant le système judiciaire pour persécuter les actionnaires ». « S’il n’y a pas d’autre solution, à part une rançon, pour libérer des otages, alors les gens normaux proposent aux terroristes de payer », a pour sa part commenté Alexandre Ossovtsov, le directeur de la fondation Russie ouverte, financée par Ioukos.
L’un des actionnaires du géant pétrolier russe Ioukos a déclaré hier que ceux-ci étaient prêts à perdre le contrôle du groupe en échange de la libération de son ex-patron Mikhaïl Khodorkovski, mettant le pouvoir au défi de reconnaître le cadre extrajudiciaire de l’affaire. Leonid Nevzline, l’un des principaux actionnaires de la holding Menatep qui contrôle Ioukos, a affirmé que des émissaires se réclamant du Kremlin lui avaient suggéré une transaction pour obtenir la remise en liberté de M. Khodorkovski, ainsi que celle du président de Menatep, Platon Lebedev, et du responsable de la sécurité de Ioukos, Alexeï Pitchouguine. Ils promettaient également la fin des poursuites judiciaires contre les autres actionnaires et responsables du groupe, dont lui-même. Il s’était réfugié l’été dernier en...