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CINÉMA - Le réalisateur germano-turc Fatih Akin, lauréat de l’Ours d’or pour « Head On » Du sang neuf au palmarès métissé de la 54e Berlinale

La jeune garde du cinéma mondial, avec en tête le réalisateur germano-turc Fatih Akin, lauréat de l’Ours d’or pour Head On, sort triomphante de la 54e Berlinale qui réunit dans un palmarès métissé l’Argentin Daniel Burmann et le Sud-Coréen Kim Ki-duk. C’est la première fois depuis 1986 qu’un film allemand obtient la récompense suprême de la Berlinale. Head On (Gegen die Wand), tourné en allemand et en turc, entre Hambourg et Istanbul, aborde entre rires et larmes les conflits que vivent les Turcs de la seconde génération. À l’époque où le voile fait débat, une jeune fille décide de s’émanciper à sa façon du carcan familial et religieux. Après le succès international de Good Bye Lenin de Wolfgang Becker l’an dernier, Head On devrait contribuer à la renaissance du cinéma allemand à l’étranger. En revanche, le cinéma français repart totalement bredouille, comme cela avait été le cas au Festival de Cannes et à la Mostra de Venise, malgré la présence en compétition de Patrice Leconte, Éric Rohmer et Cédric Kahn. Le jury présidé par l’Américaine Frances McDormand, Oscar de la meilleure actrice pour Fargo, a préféré le sang neuf, laissant de côté les vétérans comme le Grec Théo Angelopoulos, le Britannique Ken Loach, son compatriote John Boorman qui a déçu avec The Country of my Skull, ou l’Américain Ron Howard. Comme cela avait été le cas au Festival de Cannes, la sélection des films en compétition a été jugée très moyenne par les critiques, qui n’ont pas eu de grand coup de cœur. Cette édition, où la politique et le social l’ont emporté sur le glamour, a cependant accueilli sur le tapis rouge, déroulé place Marlene-Dietrich depuis le 5 février, Charlize Theron, Juliette Binoche, Cate Blanchett, Robin Williams, Carole Bouquet, Sandrine Bonnaire, Julie Delpy, Ethan Hawke, etc. Mais ce sont plutôt des inconnus qui ont raflé les prix. L’Argentin Daniel Burmann, 30 ans comme Fatih Akin, a décroché le Grand Prix du jury, pour El Abrazo Partido. Ce film, plein de fraîcheur, d’humour et de tendresse, traite d’exil et de racines, autour d’un centre commercial, véritable creuset d’émigrés, juifs polonais, italiens, coréens. La Berlinale rendait justement hommage cette année à l’Amérique du Sud et à la figure tutélaire du cinéma argentin, Fernando Solanas, le réalisateur de L’heure des brasiers, Le Sud, Tango, L’exil de Gardel, qui a reçu un Ours d’or pour l’ensemble de sa carrière. Le jury du festival en a profité pour distinguer deux jeunes acteurs prometteurs : l’Uruguayen Daniel Hendler, Ours d’argent pour El Abrazo Partido, et la Colombienne Catalina Sandino Moreno, qui partage le prix avec la Sud-Africaine Charlize Theron. Catalina est la Marie pleine de grâce de Joshua Marston, le voyage tragique d’une adolescente transportant de la drogue aux États-Unis, tandis que Charlize incarne une meurtrière en série, exécutée en 2002 en Floride. Le jury a ainsi récompensé à la fois le naturel et la performance. À 43 ans, le prolifique Sud-Coréen Kim Ki-duk, connu pour la beauté cruelle de son cinéma, obtient sa première récompense dans un grand festival international avec La Samaritaine, la sombre et violente histoire d’une adolescente qui se prostitue pour expier une faute. C’est un film sur le péché, la culpabilité et la rédemption, un thème revenu comme un fil rouge au cours du festival. Le prix « Blue Angel », qui distingue le meilleur film européen, est allé au grinçant Si je me retourne (Om jag vander mig om) du Suédois Bjorn Runge qui saisit d’une caméra nerveuse quelques personnes en crise, quadras et plus, au mitan de leur vie. L’équipe de Si je me retourne, l’un des trois films scandinaves en compétition, a également obtenu l’Ours d’argent de la meilleure contribution artistique. Au cours de ce grand festin cinématographique ouvert à un public empressé et curieux, la 54e Berlinale qui s’est terminée hier a présenté près de 400 films.
La jeune garde du cinéma mondial, avec en tête le réalisateur germano-turc Fatih Akin, lauréat de l’Ours d’or pour Head On, sort triomphante de la 54e Berlinale qui réunit dans un palmarès métissé l’Argentin Daniel Burmann et le Sud-Coréen Kim Ki-duk.
C’est la première fois depuis 1986 qu’un film allemand obtient la récompense suprême de la Berlinale. Head On (Gegen die Wand), tourné en allemand et en turc, entre Hambourg et Istanbul, aborde entre rires et larmes les conflits que vivent les Turcs de la seconde génération. À l’époque où le voile fait débat, une jeune fille décide de s’émanciper à sa façon du carcan familial et religieux.
Après le succès international de Good Bye Lenin de Wolfgang Becker l’an dernier, Head On devrait contribuer à la renaissance du cinéma allemand à...