Finie la navigation en mer d’huile du candidat John Kerry. Les remous arrivent l’un après l’autre, mais ce capitaine de bord semble bien tenir son gouvernail. Samedi, il remportait les caucus de Washington DC et du Nevada. Il a passé outre l’attaque de son rival Howard Dean, qui lui reprochait de se comporter comme un républicain. Par ailleurs, il a l’air de résister parfaitement à l’assaut du camp Bush qui a sorti une photo le montrant, aux côtés de Jane Fonda, en train d’assister à une manifestation contre la guerre du Vietnam, lui dont on ne finit pas de rappeler les exploits héroïques pendant cette guerre. Ce serait là la réponse des républicains à l’accusation portée par les démocrates contre le président Bush, qui non seulement aurait évité...
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Présidentielle US - Le sénateur du Massachusetts remporte les caucus de Washington DC et du Nevada Demain, les primaires du Wisconsin : sauf imprévu, Kerry sera encore victorieux
Par MOSALLI Irène, le 16 février 2004 à 00h00
Washington, de notre correspondante Irène Mosalli
Finie la navigation en mer d’huile du candidat John Kerry. Les remous arrivent l’un après l’autre, mais ce capitaine de bord semble bien tenir son gouvernail. Samedi, il remportait les caucus de Washington DC et du Nevada. Il a passé outre l’attaque de son rival Howard Dean, qui lui reprochait de se comporter comme un républicain. Par ailleurs, il a l’air de résister parfaitement à l’assaut du camp Bush qui a sorti une photo le montrant, aux côtés de Jane Fonda, en train d’assister à une manifestation contre la guerre du Vietnam, lui dont on ne finit pas de rappeler les exploits héroïques pendant cette guerre. Ce serait là la réponse des républicains à l’accusation portée par les démocrates contre le président Bush, qui non seulement aurait évité d’aller se battre au Vietnam, mais qui aurait même trouvé moyen, à la même époque, d’échapper à son service dans la Garde nationale qu’il devait effectuer dans l’Alabama. C’est ce qu’on appelle la faute de l’AWOL (Absence Without Official Leave). La Maison-Blanche a sorti un épais dossier pour prouver le contraire.
Ce n’est pas tout, le Drudge Report (bulletin conservateur paraissant uniquement sur Internet) lui aurait trouvé une histoire d’infidélité. Ce à quoi Kerry répond : « Je démens catégoriquement cette affaire. Ce ne sont là que rumeurs. Tout cela est faux. Et c’est la dernière fois que j’en parle. » À noter que c’est le Drudge Report qui avait été le premier à relater l’histoire de Monica Lewinsky.
Le Wisconsin, un État libéral en pleine Amérique profonde
Entre-temps, l’un des candidats démocrates, Wesley Clark, s’est retiré de la course aux nominations (et se dit prêt à lutter contre la « mesquine machine électorale de Bush » en faveur de John Kerry, qui se retrouve désormais face à John Edwards et à Howard Dean. Ce dernier avait déclaré que s’il échouait aux primaires du Wisconsin, qui auront lieu demain, il se retirerait. Puis faisant volte-face, il s’apprête à continuer coûte que coûte. Edwards, lui, continue son bonhomme de chemin en tant que numéro deux dans cette compétition.
En attendant, voici le profil électoral du Wisconsin, où les candidats à la nomination du Parti démocrate s’affronteront demain. Cet État de l’Amérique profonde, connu pour être libéral, devient, le temps de la présidentielle, l’un des pivots de la course à la Maison-Blanche. Le candidat qui réussit le test des primaires dans le Wisconsin a des chances d’être l’élu de son parti en fin de parcours. Et ces chances, John Kerry continue de les avoir contre vents et marées.
Un bref retour en arrière atteste le rôle déterminant que peut jouer cet État. Ainsi, en 1960, il avait donné un formidable coup de pouce à un autre candidat venu du Massachusetts, John F. Kennedy, qui avait surpris tout le monde en battant Hubert Humphrey, natif, lui, d’un État voisin, le Minnesota. Et pourtant, Humphrey, considéré comme le plus libéral des candidats et bien connu du Wisconsin, partait favori. Mais Kennedy a gagné à cause de sa campagne bien financée et parfaitement organisée. Kerry jouit de tous ces atouts, car il possède aujourd’hui les trois M, comme les appelle un analyste politique : « Momentum », « Media » et « Money » (argent).
Déjà la valse
des vice-présidents
C’est dans le Wisconsin que se dessinera le contour de la campagne à venir. Si les autres candidats, principalement Howard Dean et John Edwards, réalisent un score qui ne serait pas trop inférieur à celui de John Kerry, la bataille se poursuivra entre les trois jusqu’au « Super Tuesday » (le 2 mars). Ces deux-là comptent, entre autres, sur la décision des votants du Wisconsin qui auront pris le temps d’analyser les programmes d’action des candidats en lice au lieu de capitaliser uniquement sur le fait que Kerry est le seul capable de battre George W. Bush le 2 novembre prochain.
Mais si cette tactique échoue et que Kerry est à nouveau victorieux, il sera considéré comme l’élu du Parti démocrate. Et on estime qu’il le sera, à moins d’imprévu car, selon un journaliste de Milwaukee, « on a aujourd’hui à faire avec une dynamique nationale, visant à détrôner Bush, plutôt qu’à une idiosyncrasie locale ». Par ailleurs, ici aussi on a toujours voté pour les libéraux, les modérés et ceux en position de gagner. La valse pour le poste de vice-président a débuté en coulisses. John Edwards avait déclaré qu’il n’avait en tête que la première magistrature, mais on le voit mal refuser d’être le numéro deux du pays. Après avoir catégoriquement rejeté cette offre quand on lui en ouvrait question, ses réponses sont aujourd’hui plus nuancées. En lice et en bonne place, Bill Richardson, l’actuel gouverneur du New Mexico et ancien ambassadeur à l’Onu durant le mandat de Bill Clinton, dont il a été aussi secrétaire à l’Énergie. Après la victoire de John Kerry en Virginie et dans le Tennessee, Richardson lui a donné son plein appui. Si Kerry le choisit comme numéro deux, Richardson sera le premier vice-président d’origine « latino ». Pour le moment, c’est là un de ses atouts. Le camp d’en face, celui de Bush, a commencé à bouger. Les conseillers du président pour sa réélection sont entrés en action. Ils préparent des plans de campagne plus agressifs pour promouvoir ses records et ses réalisations et pour discréditer John Kerry. Et ce à l’aide de placards publicitaires et d’un rôle plus actif pour George W. Bush. En effet, le président se trouve en difficulté, notamment avec l’affaire des armes de destruction massive en Irak, le flou entourant son service militaire, son discours peu convaincant sur l’état de l’Union et son interview-justification au talk-show Meet the Press, encore moins, qui n’a pas eu les résultats escomptés.
Washington, de notre correspondante Irène Mosalli
Finie la navigation en mer d’huile du candidat John Kerry. Les remous arrivent l’un après l’autre, mais ce capitaine de bord semble bien tenir son gouvernail. Samedi, il remportait les caucus de Washington DC et du Nevada. Il a passé outre l’attaque de son rival Howard Dean, qui lui reprochait de se comporter comme un républicain. Par ailleurs, il a l’air de résister parfaitement à l’assaut du camp Bush qui a sorti une photo le montrant, aux côtés de Jane Fonda, en train d’assister à une manifestation contre la guerre du Vietnam, lui dont on ne finit pas de rappeler les exploits héroïques pendant cette guerre. Ce serait là la réponse des républicains à l’accusation portée par les démocrates contre le président Bush, qui non seulement aurait évité...
Finie la navigation en mer d’huile du candidat John Kerry. Les remous arrivent l’un après l’autre, mais ce capitaine de bord semble bien tenir son gouvernail. Samedi, il remportait les caucus de Washington DC et du Nevada. Il a passé outre l’attaque de son rival Howard Dean, qui lui reprochait de se comporter comme un républicain. Par ailleurs, il a l’air de résister parfaitement à l’assaut du camp Bush qui a sorti une photo le montrant, aux côtés de Jane Fonda, en train d’assister à une manifestation contre la guerre du Vietnam, lui dont on ne finit pas de rappeler les exploits héroïques pendant cette guerre. Ce serait là la réponse des républicains à l’accusation portée par les démocrates contre le président Bush, qui non seulement aurait évité...