Histoire - Le 25 janvier 1554, des pères jésuites ont construit un collège pour enseigner le catéchisme aux enfants des colons au Brésil São Paulo célèbre son 450e anniversaire

São Paulo, le géant du Brésil avec ses 18 millions d’habitants, va célébrer demain le 450e anniversaire de sa fondation avec une multitude de spectacles et d’animations pour ce qui s’annonce comme la plus grande fête jamais organisée dans la mégalopole. La célébration, à laquelle sont attendues un million de personnes, sera placée sous le signe de l’amitié avec la ville de Paris, dont le maire socialiste, Bertrand Delanoë, sera l’invité d’honneur de Marta Suplicy, la maire de São Paulo, membre du Parti des travailleurs (PT) du président Luis Inacio Lula da Silva. L’une des principales artères de la ville, l’Avenue du 23 mai, va se transformer en un immense lieu de réjouissance où se succèderont concerts, ateliers artistiques, avec en point d’orgue un grand défilé au cours duquel les habitants, les « paulistas », seront invités à chanter à l’unisson l’hymne de la ville. Le maire de Paris inaugurera une gigantesque fresque réalisée par le peintre français Philippe Mayaux sur le thème de la diversité ethnique. Située sous un viaduc au centre de la ville, l’œuvre de huit mètres de haut et 180 mètres de large représente, selon son auteur, « des yeux de toutes les couleurs, comme ceux des habitants de São Paulo, pour illustrer le mélange ». São Paulo est aujourd’hui la première métropole d’Amérique du Sud, où un luxe comparable à celui des pays les plus riches de la planète côtoie la plus extrême pauvreté du sous-développement et une violence endémique. Le logement reflète ces inégalités : à proximité de maisons luxueuses et plus de 50 000 chambres d’hôtel, se trouvent des favelas (bidonvilles) faites de tôle et de planches. L’anniversaire de la mégalopole brésilienne commémore le début, le 25 janvier 1554, de la construction d’un collège des jésuites voué à l’enseignement du catéchisme aux enfants des colons. Les pères jésuites avaient trouvé en cette terre indigène « un climat froid et tempéré comme en Espagne ». La vertigineuse croissance démographique de la ville au XXe siècle en a fait « l’une des trois plus grandes et problématiques métropoles de la planète, qui défie l’intelligence des urbanistes, historiens, chercheurs en sciences sociales, architectes et politiques », selon l’historien Carlos Guilherme Mota. « Sampa », comme l’appellent ses habitants, a connu de fortes vagues d’immigration qui ont donné naissance à une mixité ethnique caractéristique de la ville. Les premières grandes vagues datent de la fin du XIXe siècle, provoquées par l’attrait de la production de café qui a engendré un important besoin de main-d’œuvre, alors que le Brésil abolissait l’esclavage (1888).