FORUM DE DAVOS
Kofi Annan repart en croisade contre
la pauvreté, l’OMC peine à redémarrer
le 24 janvier 2004 à 00h00
Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a exhorté, hier, les plus riches à mettre l’aide aux pays pauvres en tête de leurs priorités tandis qu’une vingtaine de ministres ont vainement tenté de ranimer les négociations sur les négociations commerciales multilatérales.
Au troisième jour du Forum économique mondial de Davos (Suisse), Kofi Annan a aussi indiqué qu’il donnerait « bientôt » sa réponse à la demande américaine d’envoi d’une mission de l’Onu en Irak pour préparer des élections.
Devant les grands patrons présents à Davos, le secrétaire général de l’Onu a regretté « qu’au cours des deux dernières années, la guerre en Irak et d’autres événements » aient détourné l’attention du monde de la lutte contre la pauvreté.
En fait, Kofi Annan cherche à garder sur les rails les objectifs fixés par le sommet du millenium de l’Onu en 2000 : l’éradication d’ici à 2015 de la misère, la faim et la maladie.
Pour cela, il a annoncé la tenue d’un sommet mondial sur le développement à New York en juin en demandant au monde des affaires de s’impliquer davantage dans le développement des pays les plus pauvres.
Prêchant devant des partisans du libre-échange, Kofi Annan a une nouvelle fois appelé à éliminer les subventions aux exportations de produits agricoles.
Cet appel aux pays riches, et plus particulièrement aux Américains et aux Européens, a été lancé alors qu’à quelques encablures se tenait une réunion d’une vingtaine de ministres du Commerce, avec pour objectif de relancer les négociations commerciales internationales, dans l’impasse depuis la réunion de Cancun (Mexique) en septembre 2003. Cet « échange de vues utiles » a débouché sur un constat d’urgence, selon des diplomates : les 146 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent accélérer la cadence s’ils veulent tenir leur engagement de boucler leurs négociations avant fin 2004.
Les avis divergent sur leurs chances d’y parvenir. Le directeur général de l’OMC, Supachai Panitchpakdi, a estimé qu’il restait encore assez de temps. Mais pour le président suisse Joseph Deiss, un accord n’est « simplement pas possible » cette année.
Ce n’est en tout cas pas à Davos qu’un coup de pouce décisif était possible. Si les pays émergents ou pauvres, qui avaient fait capoter Cancun en réaction au refus des plus riches de faire un pas décisif pour supprimer les subventions agricoles, étaient là, Robert Zoellick et Pascal Lamy, respectivement négociateurs pour les États-Unis et l’Union européenne, étaient absents.
Habitué du Forum, le roi de Jordanie Abdallah II a une nouvelle fois plaidé pour une mobilisation de la communauté internationale afin de trouver une issue au conflit israélo-palestinien.
Les opposants au Forum sont entrés en action hier à Zurich, où la vitrine d’une agence de travail temporaire a été cassée.
Les principales manifestations sont attendues samedi, mais, selon les forces de sécurité, la mobilisation devrait être moins importante que lors de l’édition 2003.
L’invité vedette de ce 34e forum, le vice-président américain Dick Cheney, est arrivé hier dans la station de ski des Alpes suisses, sous haute surveillance policière et militaire.
M. Cheney devait prononcer un discours samedi où il devrait inviter les Européens à contribuer au retour à la démocratie en Irak.
Très attendu, le Premier ministre libyen Choukri Ghanem a finalement renoncé à venir à Davos. Cette défection s’ajoute à celles de l’administrateur américain en Irak Paul Bremer, des présidents argentin et péruvien, Nestor Kirchner et Alejandro Toledo, ou du ministre français des affaires étrangères Dominique de Villepin.
Le déficit budgétaire est gérable et va se réduire, selon le secrétaire US au Commerce
Le déficit budgétaire américain est « tout à fait gérable » et va se contracter sous l’impact de décisions sur des réductions de dépenses, a indiqué hier Don Evans, secrétaire américain au Commerce au Forum économique de Davos.
La dérive du déficit budgétaire américain, au niveau record de 374 milliards de dollars au cours de l’année fiscale 2002/2003 (30 septembre), s’explique par les circonstances exceptionnelles des dernières années.
Ce déficit sera réduit par « des décisions très radicales sur les dépenses » d’autant que les bases d’une reprise durable de l’économie américaine sont tangibles, a-t-il dit.
« Je suis optimiste et j’ai le sentiment que cette reprise est plus solide et sera durable pour les temps à venir. Les chefs d’entreprise ont le même sentiment », a souligné Don Evans. L’inflation reste « sous contrôle », les gains de productivité ont été « spectaculaires », la confiance des ménages est bonne et les entreprises recommencent à investir, a-t-il ajouté lors d’une session sur les perspectives de l’économie américaine. Don Evans n’a pas fait de commentaire sur les taux de change.
La Chine sera la 1re économie mondiale dans moins de 50 ans
La Chine devrait être la première puissance économique du monde d’ici à 2041, selon une étude de la banque d’affaires Goldman Sachs publiée hier dans le cadre du forum économique mondial de Davos.
Prises dans leur ensemble, les économies de la Chine, de la Russie, du Brésil et de l’Inde pourraient même dépasser le groupe de six premières économies actuellement, soit les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et l’Italie.
À partir d’un modèle mathématique avec des variables intégrant la stabilité politique, des programmes de réformes dans les pays en développement et des prix des matières premières maîtrisés, la banque Goldman Sachs prévoit que la Chine pointera à la deuxième place dans 15 ans derrière les États-Unis.
L’analyste de Goldman Sachs Erik Nielsen a souligné « que certains facteurs pouvaient contredire ce scénario comme l’inflation Chine en l’absence de réévaluation du yuan avant 2005 ».
Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a exhorté, hier, les plus riches à mettre l’aide aux pays pauvres en tête de leurs priorités tandis qu’une vingtaine de ministres ont vainement tenté de ranimer les négociations sur les négociations commerciales multilatérales.
Au troisième jour du Forum économique mondial de Davos (Suisse), Kofi Annan a aussi indiqué qu’il...
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