Des centaines de guerriers zoulous, vêtus de peaux de léopard et armés de lances et boucliers, vont ce week-end «massacrer» des soldats de Sa Majesté, dans la reconstitution d’une des plus humiliantes défaites militaires britanniques, il y a 125 ans. La bataille d’Isandlwana, aussi célèbre pour son improbable issue (victoire des sagaies contre des fusils) que pour le génie stratégique zoulou, se «déroulera» sous le regard de milliers de spectateurs attendus dans les collines du Kwazulu-Natal, dont des dignitaires britanniques et zoulous. Le 22 janvier 1879, 1300 soldats de la reine Victoria et environ 1500 Zoulous furent tués dans la féroce bataille, qui vit les «impis» (régiments zoulous) du roi Cetshwayo attaquer et anéantir en quelques heures un campement militaire britannique. Le commandant, Lord Chelmsford,...
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Histoire - Le 22 janvier 1879, la bataille d’Isandlwana était la plus lourde défaite des troupes coloniales anglaises Il y a 125 ans, les guerriers zoulous humiliaient l’Empire britannique
le 23 janvier 2004 à 00h00
Des centaines de guerriers zoulous, vêtus de peaux de léopard et armés de lances et boucliers, vont ce week-end «massacrer» des soldats de Sa Majesté, dans la reconstitution d’une des plus humiliantes défaites militaires britanniques, il y a 125 ans. La bataille d’Isandlwana, aussi célèbre pour son improbable issue (victoire des sagaies contre des fusils) que pour le génie stratégique zoulou, se «déroulera» sous le regard de milliers de spectateurs attendus dans les collines du Kwazulu-Natal, dont des dignitaires britanniques et zoulous. Le 22 janvier 1879, 1300 soldats de la reine Victoria et environ 1500 Zoulous furent tués dans la féroce bataille, qui vit les «impis» (régiments zoulous) du roi Cetshwayo attaquer et anéantir en quelques heures un campement militaire britannique. Le commandant, Lord Chelmsford, était parti à la tête d’un détachement pourchasser le gros des forces zouloues... Après avoir été tenue en échec par le feu britannique, la supériorité numérique des Zoulous vint à bout de la résistance des soldats du 24e régiment gallois, submergés sous les assegais (longues sagaies projetées) et les iKlawa (lances-poignards pour combat rapproché). La bataille envoya à l’étranger une immense onde de choc, brisant le mythe d’invincibilité de l’Empire britannique. Elle reste considérée comme la plus lourde défaite de ses troupes coloniales. Même si la nuit suivante, l’armée zouloue fut stoppée par des Britanniques regroupés à 10km, à Rorke’s Drift, le premier d’une série de revers terminaux pour le royaume zoulou. La reconstitution de samedi «célébrera la légendaire stratégie militaire inventée par le roi Zoulou Shaka, dite des “cornes du buffle”», approche d’encerclement pinçant l’adversaire sur les flancs avant l’attaque frontale, souligne Peter Rundgren, un des co-organisateurs. Car paradoxalement, c’est surtout aux Britanniques qu’appartint la célébration de ce qui est une victoire zouloue. À l’époque, l’importance de la résistance de Rorke’s Drift fut démesurément exagérée, avec 11 soldats cités pour la Victoria Cross (médaille suprême du courage militaire), pour minimiser Isandlwana. Un film, Zulu (qui lança l’acteur Michael Caine), célébra en 1964 l’héroïsme de Rorke’s Drift. Il fallut attendre 15 ans pour un autre film, Zulu Dawn, sur la bataille principale du 22 janvier 1879: la défaite britannique à Isandlwana. Sur le site d’Isandlwana, une stèle et des monticules de pierre rappellent aujourd’hui les morts britanniques «pour la reine et le pays». Mais rien pour les guerriers zoulous. Les Zoulous se contentent de rejouer les «impis» de 1879, mais de plus en plus commencent aussi à récupérer les dividendes d’Isandlwana, dans cette province sud-africaine gouvernée par le parti Inkatha (à dominante zouloue), et qui vend agressivement ses «sites de bataille» aux touristes britanniques qui affluent chaque année par milliers.
Des centaines de guerriers zoulous, vêtus de peaux de léopard et armés de lances et boucliers, vont ce week-end «massacrer» des soldats de Sa Majesté, dans la reconstitution d’une des plus humiliantes défaites militaires britanniques, il y a 125 ans. La bataille d’Isandlwana, aussi célèbre pour son improbable issue (victoire des sagaies contre des fusils) que pour le génie stratégique zoulou, se «déroulera» sous le regard de milliers de spectateurs attendus dans les collines du Kwazulu-Natal, dont des dignitaires britanniques et zoulous. Le 22 janvier 1879, 1300 soldats de la reine Victoria et environ 1500 Zoulous furent tués dans la féroce bataille, qui vit les «impis» (régiments zoulous) du roi Cetshwayo attaquer et anéantir en quelques heures un campement militaire britannique. Le commandant, Lord Chelmsford,...