Les Israéliens partagés sur le sort de leur Premier ministre

Une possible démission d’Ariel Sharon, mis en cause dans une affaire de corruption, a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique. M. Sharon, qui n’a pas été inculpé pour le moment, a affirmé à ses proches qu’il n’avait pas l’intention de démissionner. Mais cette « affaire », qui fait la « une » de tous les médias, a eu un impact d’autant plus fort que M. Sharon était déjà impliqué dans un autre dossier, à propos d’un prêt de 1,5 million de dollars que lui a octroyé un homme d’affaires sud-africain, Cyril Kern. Selon un sondage publié hier par la presse israélienne, 49 % des personnes interrogées estiment que M. Sharon devrait démissionner ou renoncer temporairement à ses fonctions sans attendre d’être éventuellement inculpé, alors que 38 % affirment que le Premier ministre doit rester en fonctions et 13 % sont sans opinion. Les Israéliens restent toutefois prudents sur l’avenir politique de leur Premier ministre et sur leur justice. Une majorité d’entre eux (59 %) prévoit ainsi que M. Sharon ira malgré tous ces scandales au bout de son mandat, à la fin 2007, tandis que 24 % des personnes interrogées s’attendent à une démission et le reste est sans opinion. La Bourse de Tel-Aviv, un autre baromètre de l’atmosphère dans le pays, a, pour sa part, vivement réagi aux nouvelles incertitudes politiques. Les principaux indices ont reculé de 4 à 5 % depuis mercredi, alors que le marché avait progressé au pas de charge ces dernières semaines. Spéculant sur une éventuelle démission de M. Sharon, les quotidiens israéliens s’interrogent déjà sur ses successeurs potentiels au sein du Likoud. Selon un autre sondage publié par le Haaretz, l’ancien chef de gouvernement Benjamin Netanyahu, actuellement ministre des Finances, est le mieux placé pour remplacer éventuellement le chef du Likoud.