Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Des dizaines de députés jurent de boycotter les élections « iniques » Le bras de fer entre réformateurs et conservateurs se durcit

Les députés iraniens mobilisés contre le rejet massif par les conservateurs des candidatures aux législatives ont prêté serment hier de ne pas participer aux élections du 20 février si celles-ci doivent s’apparenter à des « nominations ». «Nous, les représentants du peuple, jurons, si les droits des candidats aux législatives ne sont pas garantis, de ne pas participer à des élections où le libre choix des électeurs aurait été bafoué », ont proclamé plusieurs dizaines de parlementaires qui ont poursuivi à l’Assemblée le sit-in commencé le 11 janvier. Ils se sont aussi engagés, selon le texte de leur serment, « à ne plus siéger au Parlement (...) si des nominations tiennent lieu d’élections ». Le travail parlementaire pourrait ainsi être bloqué pendant plusieurs mois, entre le scrutin et la prise de fonctions du nouveau Parlement, prévue en juin. Le rejet des candidatures aux législatives a provoqué une des plus graves crises intérieures de la République islamique. Il a encore crispé davantage conservateurs contre réformateurs. Environ 200 membres du groupe radical islamiste Hezbollah ont attaqué mercredi soir une réunion de soutien aux députés protestataires, blessant plusieurs orateurs, a rapporté l’agence officielle Irna. Selon la presse, cinq vice-présidents et six ministres ont déjà présenté leur démission. Un de ces ministres, celui des Coopératives, Ali Soufi, cité dans la presse, a cependant indiqué que le président réformateur, Mohammed Khatami, l’avait refusée. Les gouverneurs de province, tous réformateurs, ont fait redire hier au Parlement qu’ils n’organiseraient pas une mascarade de scrutin ; 78 vice-ministres et hauts responsables ministériels ont mis leur démission dans la balance, dans une lettre à M. Khatami. Devant l’ampleur de la crise, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné au Conseil des gardiens de reconsidérer les candidatures avec moins de sévérité. Les partis réformateurs avaient donné au Conseil des gardiens jusqu’à hier pour faire le nécessaire, faute de quoi ils durciraient leur action. « Pour nous (les députés), la date qui importe, c’est le 30 janvier, dernier délai légal pour que le Conseil des gardiens communique les listes de candidats au ministère de l’Intérieur », a dit le chef du principal parti réformateur, Mohammed Reza Khatami. D’ici là, les députés « vont poursuivre leur action », a dit le parlementaire Ali Chakouri-Rad, « ils pourraient présenter leur démission en bloc ou progressivement ». « Nous savons que ce n’est pas le Conseil des gardiens qui décide en réalité », a dit Mohammed Reza Khatami, « et si le gouvernement et le Parlement ne restent pas fermes, ils ne reculeront jamais ».
Les députés iraniens mobilisés contre le rejet massif par les conservateurs des candidatures aux législatives ont prêté serment hier de ne pas participer aux élections du 20 février si celles-ci doivent s’apparenter à des « nominations ».
«Nous, les représentants du peuple, jurons, si les droits des candidats aux législatives ne sont pas garantis, de ne pas participer à des élections où le libre choix des électeurs aurait été bafoué », ont proclamé plusieurs dizaines de parlementaires qui ont poursuivi à l’Assemblée le sit-in commencé le 11 janvier. Ils se sont aussi engagés, selon le texte de leur serment, « à ne plus siéger au Parlement (...) si des nominations tiennent lieu d’élections ». Le travail parlementaire pourrait ainsi être bloqué pendant plusieurs mois, entre le scrutin et la prise de...